Quel avenir est réservé au Royaume-Uni après le Brexit?

Depuis ce samedi 1er février, le Royaume-Uni ne fait plus officiellement partie de l’UE et s’engage dans une période de transition jusqu’à fin 2020 quand les parties devront conclure un accord de libre-échange. L’ambassadeur russe à Londres Andreï Keline a commenté la situation pour Sputnik.
Sputnik

Après le Brexit, la vie ne serait pas simple pour le Royaume-Uni qui aura besoin de nouveaux liens pour s'intégrer dans le nouvel ordre mondial, alors que son économie risquerait de stagner, a estimé l'ambassadeur de Russie à Londres, Andreï Keline, dans un entretien accordé à Sputnik.

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«Il va sans dire que ce ne sera ni facile ni simple. Le Royaume-Uni aura besoin d’une politique étrangère très active pour s’intégrer dans le nouvel ordre mondial, nouer de nouveaux liens avec les États qui l’entourent», a-t-il relevé.

Une fenêtre d'opportunité?

Répondant à la question de savoir si le Brexit pourrait devenir une fenêtre d'opportunité pour le Royaume-Uni, le diplomate a rappelé que c'était justement ce dont le Premier ministre britannique Boris Johnson avait parlé auparavant.

«En effet. C'est sous ce slogan que le Premier ministre Johnson a remporté les élections législatives de décembre», a rappelé M.Keline.

Et d’ajouter qu’au Royaume-Uni beaucoup percevaient le Brexit comme une délivrance des entraves de l’Union européenne à l’économie britannique.

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«On connaît le point de vue du gouvernement et du Premier ministre [Johnson, ndlr] à ce sujet qui estiment notamment que le Brexit est la libération des entraves de Bruxelles qui gênaient le développement de l'économie britannique. Il y a aussi le point de vue intéressant de Nigel Farage [chef du Parti du Brexit, ndlr] qui l'a exposé au Parlement européen. Selon ce dernier, il y a 47 ans, le Royaume-Uni était entré dans le marché commun et rien de plus», a détaillé M.Keline.

Il précise que d’après Nigel Farage, considéré comme un eurosceptique convaincu de longue date et l'un des meneurs de la campagne en faveur du Brexit, lors de son entrée dans l'UE, le Royaume-Uni «ne voulait ni Commission européenne, ni Parlement européen, ni structures supranationales, ni Schengen, et encore moins d’une armée européenne dont il s’agit de plus en plus souvent à présent».

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«Aussi ne veulent-ils plus ni cour européenne, ni aucune autre structure supranationale», a expliqué l’ambassadeur.

Et après?

À la demande de partager ses idées sur les perspectives de l’économie britannique, il a répondu:

«En tant qu’ambassadeur, je ne peux évidemment donner aucun pronostic et je ne le ferai pas. Je citerais toutefois deux points de vue. Selon le premier, l'économie va rapidement échouer en l'absence d'accords et de nouveaux liens avec d'autres pays. D’après l'autre, la soi-disant rupture des entraves de l'UE va faire progresser rapidement l'économie britannique. Il y a aussi une certaine opinion au milieu qui est partagée par des diplomates et des experts expérimentés et qui se résume comme suit: la première année juste après le Brexit serait de toute évidence celle de l’essor pour l'économie qui connaîtrait toutefois une certaine stagnation par la suite.»

Enfin, le Brexit devient effectif

Vendredi 31 janvier, à 23h00 (heure locale), le Royaume-Uni a définitivement quitté l'Union européenne. Jusqu'à fin 2020, il y aura une période de transition et donc pas de changements majeurs dans l’immédiat.

La plupart des lois de l'UE continueront à s'appliquer, y compris concernant la libre circulation des personnes. Le Royaume-Uni restera à la fois au sein de l’union douanière et du marché unique européens, mais ne sera plus représentée dans les institutions européennes. À la fin de la période de transition, les parties devront conclure un accord de libre-échange.

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