L’Union africaine s’exprime sur «la livraison d'armes et le recrutement de mercenaires» en Libye

Sur fond d’informations faisant état de livraisons d’armes par la Turquie à Tripoli, le Comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye a condamné toute ingérence étrangère dans ce pays, appelant les différentes parties à respecter scrupuleusement les résultats de la conférence de Berlin sur la crise libyenne.
Sputnik

Le Comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye a condamné jeudi 30 janvier, à Brazzaville en République du Congo, «la livraison d'armes et le recrutement de mercenaires» dans ce pays d’Afrique du Nord, indique le communiqué final sanctionnant les travaux de la 8e session de ce Comité, relayé par l’agence Algérie Presse Service (APS).

Ainsi, le Comité a condamné «la poursuite des interférences extérieures en Libye au lendemain des engagements pris à Berlin» et a renouvelé son appel à «tous les acteurs extérieurs pour qu'ils cessent immédiatement toute ingérence dans les affaires intérieures de la Libye, notamment la livraison d'armes et le recrutement de mercenaires». «Le Comité a réaffirmé sa solidarité avec le peuple libyen, son ferme attachement à l'intégrité territoriale du pays, à son unité nationale et à son indépendance», précise la même note.

Appel au respect des résultats du sommet de Berlin

Le porte-parole de l’Armée nationale libyenne (ANL) commandée par le maréchal Khalifa Haftar, le général-major Ahmed al-Mismari, a ouvertement accusé mardi 28 janvier sur sa page Facebook la Turquie d’avoir débarqué des armes dans le port de Tripoli, qualifiant cet acte «d’invasion» de la Libye. Par la suite, le Président Macron a également pointé du doigt Ankara mercredi 29 janvier, l’accusant de violer les résultats de la conférence de Berlin en envoyant par bateau des «mercenaires» en Libye.

Sur fond de ces informations, le Comité de l’UA a insisté sur le strict respect de l'embargo décrété par le Conseil de sécurité sur les armes en Libye. Il a appelé ce dernier à appliquer «les sanctions prévues en cas de violation», tout en condamnant «énergiquement» les activités terroristes, l'emploi des combattants étrangers et le recours au mercenariat, ainsi que toute facilitation de transit, de transport ou de recrutement illégaux.

Dans le même sens, le Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye a réitéré «l'urgence d'un cessez-le-feu complet et effectif accompagné d'un mécanisme de surveillance dans lequel l'Union africaine sera associée».

Alger fédère les voisins de la Libye

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L’Algérie a organisé jeudi 23 janvier à Alger, à l’initiative du Président Abdelmadjid Tebboune, une réunion consultative des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye. Ainsi, ont pris part à ce sommet les chefs des diplomaties de l’Algérie, de l’Égypte, de la Tunisie, du Soudan, du Tchad, du Niger et du Mali, en la présence du ministre allemand des Affaires étrangères qui a présenté les conclusions de la conférence de Berlin.

À l’issue de cette réunion, les ministres ont exhorté les belligérants libyens à s’inscrire dans un processus de dialogue politique en vue de parvenir à un règlement global de la crise loin de toute ingérence étrangère, indique le communiqué final relayé par l’agence Algérie Presse Service.

Les résultats de la conférence de Berlin

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Le 19 janvier, Berlin a accueilli une conférence internationale sur la Libye avec la participation de plusieurs pays comme la Turquie et l’Égypte, ainsi que l’UE et l’Onu. Fayez el-Sarraj, Président du gouvernement d'union nationale, et Khalifa Haftar, commandant de l'ANL, étaient aussi présents, sans qu’il y ait un dialogue direct entre ces deux derniers.

Le principal résultat de cette conférence a été l’appel au cessez-le-feu dans toute la Libye et l’engagement de la part des puissances étrangères à ne pas s’ingérer dans le conflit en respectant notamment l’interdiction de livrer des armes aux belligérants.

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