Le Premier ministre français a regretté «quelques violences» dans le cortège parisien des pompiers venus protester contre la pénurie d’effectifs et exiger une revalorisation de leurs conditions de travail, ainsi que l'augmentation et l'harmonisation de la prime de feu. Plusieurs milliers de professionnels en uniforme se sont rassemblés le 28 janvier dans les rues de la capitale pour se rendre, depuis la place de la République, à Nation. Des affrontements ont éclaté peu après que le cortège est parti.
Dans un premier temps, le cortège, quadrillé par les forces de l'ordre, est arrivé dans le calme place de la Nation, où une Marseillaise a été entonnée en chœur par les pompiers.
Plusieurs manifestants ont ensuite tenté de forcer un barrage métallique de police érigé pour empêcher un éventuel blocage du périphérique, brièvement envahi par les pompiers. Les soldats du feu ont été repoussés par les forces de l'ordre au canon à eau et par des tirs de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes.
Des manifestants ont été légèrement blessés, notamment aux jambes par des éclats de grenades. La préfecture a de son côté annoncé l'arrestation de deux «manifestants violents», a constaté l’AFP.
«Le respect des règles vaut pour tous, quelle que soit la nature de la manifestation», a réagi sur Twitter la préfecture de Police, en déplorant le non-respect de l'itinéraire de manifestation et le refus de se disperser des manifestants, dont certains ont défilé casqués malgré l'interdiction de la préfecture.
Deuxième action en quatre mois
Il s'agit de la deuxième manifestation nationale de pompiers en moins de quatre mois dans la capitale, à l'appel des syndicats de pompiers professionnels, mobilisés depuis l'été dernier pour obtenir du gouvernement et des collectivités locales des réponses à leurs revendications.
Les syndicats devaient être reçus dans l'après-midi au ministère de l'Intérieur pour discuter de ces sujets.
Exigences
Ils réclament une revalorisation de la prime de feu (28% du salaire de base, contre 19% actuellement) à hauteur des primes de risques accordées aux policiers et gendarmes, le maintien de leurs effectifs, la garantie du maintien de leur système de retraite actuel et qu'une meilleure protection face aux agressions dont le nombre augmente chaque année.
«Le système est à bout: avant on était assez pour intervenir rapidement partout, maintenant on est tellement sollicités pour tout et n'importe quoi qu'on n'est plus sûrs de pouvoir arriver rapidement sur les vraies urgences. Si on a un arrêt cardiaque aujourd'hui en France, faut aussi avoir de la chance, se trouver près d'une caserne qui n'est pas débordée et peut donc envoyer du monde» a déclaré à l'AFP Michael, 32 ans, pompier professionnel depuis douze ans dans le Haut-Rhin.
Les pompiers professionnels représentent 16% des 247.000 pompiers en France, les autres étant volontaires ou militaires, rappelle l’AFP.