L’«accord du siècle», ce plan de paix américain censé résoudre le conflit entre Israël et la Palestine, est voué à l’échec et Téhéran est prêt à s’y opposer, a déclaré ce mardi 28 janvier le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi.
«L’Iran se déclare prêt à la collaboration au nom de l’unité du monde musulman en vue de faire face à ce grand complot qui menace l’oumma islamique [la communauté entière des musulmans, ndlr]», a-t-il affirmé, cité par le service de presse du ministère.
Et ce, malgré la présence de contradictions entre l’Iran et les pays de la région.
«Les projets haineux de ce genre sont voués à l’échec», a-t-il ajouté.
Toujours selon Abbas Moussavi, les crimes d’Israël qui violent les droits de l’Homme sont ignorés depuis plus de 70 ans.
«Du point de vue iranien, le problème de la Palestine est le plus important pour le monde arabe», a-t-il encore fait remarquer.
Le «plan de paix» américain provoquera un nouveau soulèvement, a affirmé de son côté Hessameddin Ashena, conseiller du Président iranien.
«C’est un deal entre le régime sioniste et les États-Unis. Il n’est question d’aucune collaboration avec les Palestiniens. Ce n’est pas un projet de paix et de prospérité, mais un projet de sanctions et de contrainte», a-t-il affirmé.
«Nous nous attendons à une nouvelle intifada», a-t-il lancé.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, considère pour sa part le nouveau plan comme un cauchemar.
«C'est un cauchemar pour la région et le monde», a-t-il souligné dans un tweet.
Reprenant une carte publiée précédemment par le Président Trump, il a en outre effacé l'inscription «vision de la paix» pour la remplacer par «somnambuler vers l'abîme».
Autres réactions
Pour sa part, le Hezbollah a d’ores et déjà déclaré que le plan de Trump était une «tentative pour éliminer les droits du peuple palestinien».
Le projet américain a également été rejeté par le groupe Hamas, qui contrôle la bande de Gaza -séparée géographiquement de la Cisjordanie- où se limite l'autorité de Mahmoud Abbas.
Le «deal du siècle»
Ce «plan de paix» prévoit notamment de mettre en place un État palestinien tout en maintenant le statut de Jérusalem en tant que capitale indivisible d'Israël. Il évoque également une capitale du futur État palestinien dans la banlieue est de Jérusalem. Avec ce projet, le territoire contrôlé par les Palestiniens devrait doubler par rapport à la superficie actuelle.
Les négociations sur ce dossier devraient aboutir dans quatre ans.