Après Berlin, les pays voisins de la Libye appellent à «une solution pacifique loin de toute ingérence étrangère»

Cinq jours après la conférence de Berlin sur la Libye, les États voisins de ce pays ont appelé à l’issue d’un nouveau sommet tenu jeudi 23 janvier à Alger à une règlement politique pacifique du conflit, «loin de toute solution militaire et d’intervention étrangère».
Sputnik

À l’initiative du Président Abdelmadjid Tebboune, une réunion consultative des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye a été convoquée jeudi 23 janvier à Alger. Ainsi, ont pris part à ce sommet les chefs de la diplomatie de l’Algérie, de l’Égypte, de la Tunisie, du Soudan, du Tchad, du Niger et du Mali, en la présence du ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne qui a fait une présentation sur les conclusions de la conférence de Berlin. À l’issue de cette réunion, les ministres ont exhorté les belligérants libyens à s’inscrire dans un processus de dialogue politique en vue de parvenir à un règlement global de la crise loin de toute ingérence étrangère, indique le communiqué final relayé par l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).

Les ministres «ont exprimé leur profonde préoccupation vis-à-vis de la gravité de la situation que traverse la Libye et son impact négatif sur la sécurité et la stabilité des pays voisins, en soulignant leur totale solidarité avec le peuple libyen», indique ce communiqué. Dans ce sens, ils ont insisté «sur la nécessité pour toutes les parties libyennes à rester engagées dans le maintien du cessez-le-feu, exprimant leur espoir que les frères libyens s’engagent dans un règlement pacifique de la crise, loin de toute solution militaire et d’intervention étrangère».

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En conclusion, les pays présents au sommet d’Alger ont exprimé leur «soutien aux efforts et aux initiatives visant à trouver une solution à la crise libyenne ainsi qu’aux résultats de la Conférence de Berlin qui a consacré le rôle pivot de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Ghassan Salamé, dans le processus politique et la réconciliation nationale en Libye, en y associant les pays voisins de la Libye et l'Union africaine (UA)».

L’Algérie «prête à recevoir le dialogue interlibyen»

Le 19 janvier, une conférence internationale consacrée au règlement de la situation en Libye a eu lieu à Berlin avec la participation de la France, des États-Unis, de la Russie, de la Turquie, de l’Égypte, du Royaume-Uni, des Émirats arabes unis, de l’Algérie, de l’Italie, du Congo Brazzaville, de l’Union africaine (UA), de l’Onu et de l’UE.

Lors de ce sommet, Abdelmadjid Tebboune a annoncé la disponibilité de son pays pour accueillir le dialogue entre les différentes parties libyennes en vue de trouver une solution politique et pacifique au conflit dans ce pays, a rapporté l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).

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«L’Algérie est prête à abriter ce dialogue escompté entre les frères libyens», a affirmé le chef de l’État algérien. Dans le même sens, il a rappelé les efforts de son pays pour inciter «les parties libyennes à adhérer au processus de dialogue, parrainé par les Nations unies et accompagné par l’Union africaine (UA), en vue de former un gouvernement d’entente nationale apte à gérer la transition et la réédification des institutions de l’État libyen».

La Tunisie, «le pays le plus touché»

La chute de Mouammar Kadhafi en 2011 suite à l’intervention de l’Otan sous instigation française a eu de graves conséquences sur toutes les régions du Maghreb et du Sahel, dont en Tunisie, pays qui a été plusieurs fois le théâtre d’attentats terroristes. Le retour au pays de beaucoup de Tunisiens qui travaillaient en Libye a également eu un impact économique négatif.

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Ainsi, le Président tunisien, qui a décliné une invitation de dernière minute à assister au sommet de Berlin, a rappelé à son homologue français «que la Tunisie est le pays le plus touché par la situation qui règne en Libye, car elle supporte de par sa situation géographique plus que tout autre pays les effets de cette guerre sur le plan de la sécurité et à tous les autres niveaux».

Quel avenir pour l’accord de cessez-le-feu de Berlin?

Le commandant de l'Armée nationale libyenne (ANL) Khalifa Haftar a refusé de signer l'accord de cessez-le-feu lors du sommet de Berlin, a déclaré à Sputnik une source diplomatique à Moscou.

«Il se comportait de manière étrange: il a éteint son téléphone, n'a contacté ni averti personne, et il est parti», a ajouté l'interlocuteur de l'agence.

Auparavant, Haftar avait quitté de la même manière la capitale russe, sans signer l'accord de cessez-le-feu avec le chef du gouvernement de Tripoli, Fayez el-Sarraj.

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