L’éventuel passage aux devises nationales dans le commerce entre les pays des BRICS suscite de plus en plus d’intérêt à Pékin, raconte la cheffe du département de la coopération multilatérale du ministère russe du Développement économique Natalie Stapran.
«Les transactions en devises nationales sont un instrument qui aide à surmonter les sanctions. Dès que les Chinois ont senti que cela pourrait les concerner, ils n’ont plus pensé au volume des échanges et se sont montrés plus intéressés [aux échanges en devises nationales, ndlr]», a déclaré Mme Stapran.
Vers un système de virement transfrontalier?
Il convient de rappeler que lors du dernier sommet des BRICS, la partie brésilienne avait proposé de créer un système de paiement transfrontalier pour les pays membres du groupe.
«Cette initiative mérite une attention maximale […], car c’est un sujet compliqué qui nécessite toute une série de décisions. La volonté et les efforts des régulateurs nationaux ne seront pas suffisants pour régler cette question», insiste le chef du département des relations internationales du ministère russe des Finances Andreï Bokarev.
Priver Washington d’un levier de pression
Pour la partie russe, les BRICS, qui représentent plus de 17% du volume total du commerce mondial, devraient créer un système alternatif au SWIFT américain, ce dernier pouvant être employé par Washington comme moyen de pression politique, comme c’est le cas avec l’Iran.
La Chine et la Russie ont déjà créé leurs propres systèmes de virement, et l’Inde est elle aussi en train d’en concevoir un. D’après Andreï Bokarev, à l’heure actuelle, les pays de BRICS étudient des possibilités pour instituer un système global qui pourrait être utilisé par tous les membres du groupe.