L’Armée nationale populaire (ANP) algérienne a procédé à des manœuvres à munitions réelles «Borkane 2020, [Volcan 2020, ndlr]» en 4e région militaire à Ouargla, dans le sud-est de l’Algérie, à la frontière avec la Libye, sous la supervision du général-major Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’ANP par intérim et commandant des Forces terrestres, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN) dont Sputnik a eu une copie.
Ces manœuvres interviennent dans un contexte d’enlisement de la situation politique et sécuritaire en Libye, suite à l’assaut donné par l’Armée nationale libyenne (ANL) commandée par le maréchal Khalifa Haftar sur la capitale Tripoli.
Les manœuvres ont été exécutées «par les unités organiques de la 41e Brigade blindée, appuyées par des unités aériennes», affirme le MDN qui précise qu’elles ont eu lieu «au niveau du polygone de tirs et de manœuvres du secteur opérationnel nord-est d’In Amenas».
Par ailleurs, la même note ajoute que ces exercices ont vu également «la participation de drones qui ont découvert, lors d'une opération de reconnaissance, un groupe ennemi qui tentait de s'infiltrer dans une infrastructure énergétique». «Ces drones ont procédé au bombardement de ce groupe, tandis qu'un détachement des troupes spéciales a été débarqué par des hélicoptères, dans l'objectif de boucler et de détruire ledit groupe», explique le MDN.
Dispositif sécuritaire renforcé
Depuis la chute du pouvoir de Mouammar Kadhafi en 2011, les flux de circulation d’armes de guerre dans toute la région du Sahel ont augmenté d’une manière inquiétante. Des saisies d’armes et de munitions dans le sud de l’Algérie, notamment près des frontières avec la Libye, le Niger et le Mali, sont régulièrement annoncées par le MDN.
Alger refuse toute intervention étrangère en Libye
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a rappelé dans ce contexte qu’Alger prônait toujours la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays.
Ces déclarations ont été faites sur fond d’un éventuel envoi de troupes turques en Libye pour soutenir le gouvernement d’union nationale (GNA) face à l’offensive des troupes du maréchal Khalifa Haftar.
Dimanche 5 janvier, Recep Tayyip Erdogan a annoncé que des unités militaires turques étaient en route pour Tripoli à la demande de Fayez el-Sarraj, précisant qu’il s’agissait de l'envoi d'experts militaires et d'équipes techniques pour soutenir les autorités reconnues par la communauté internationale et menacées par l'Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar.
L’Union européenne, ainsi que, notamment, l’Italie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne dénoncent le déploiement militaire turc en Libye et appellent Ankara à mettre un terme à son intervention.