Une «gifle» pour Berlin: un rapport du Bundestag doute de la légalité de l’attaque US contre Soleimani

Le service scientifique du parlement allemand note que l’attaque de drone dans laquelle a été tué Qassem Soleimani ne répond pas aux critères de dernier recours pour sauver la vie d’Américains. Ce rapport a été établi par les spécialistes du Bundestag à la demande d’élus du parti de gauche Die Linke, qui s’en sont félicités.
Sputnik

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Selon les spécialistes de l’une des quatre directions générales de l’administration du Bundestag allemand, il existe des doutes quant à la légalité du meurtre du général iranien Soleimani. Ils estiment en effet qu’il s’agit d’une violation du droit international. C’est ce que conclut le service scientifique de la chambre basse du parlement allemand qui a analysé ce qui s'est passé à Bagdad à la demande d’élus du parti de gauche Die Linke.

«Les déclarations de l'administration des États-Unis ne permettent pas de répondre sans équivoque à la question de savoir pourquoi le meurtre de Soleimani en Irak était nécessaire pour éviter une menace directe pour la vie des citoyens américains», indique le rapport.

Une attaque de drone «ne répond évidemment pas aux critères de mesure extrême» pour sauver la vie d’Américains et semble constituer une violation du Pacte des Nations unies relatif aux droits civils et politiques à la vie.

De plus, les spécialistes du Bundestag doutent de la légalité de la frappe de missiles infligée par Téhéran sur deux sites en Irak qui ont été utilisés par l'armée américaine dans la nuit du 8 janvier.

Une «gifle» pour le gouvernement fédéral

La gauche critique l'attitude du gouvernement allemand, qui s’est refusé à condamner la frappe américaine contre le général iranien et a utilisé ce rapport pour étayer ses attaques.

«L'avis du service scientifique est une gifle pour le gouvernement fédéral qui, jusqu'à aujourd' hui, hésite à condamner l'ordre de Donald Trump, ainsi que les contre-attaques iraniennes contre des installations militaires américaines en Irak», a déclaré Heike Hansel, chef adjoint du groupe.

L’assassinat du général iranien

Le commandant de l'unité d'élite des forces iraniennes Al-Qods, Qassem Soleimani, a été tué dans la nuit du 2 au 3 janvier par une frappe aérienne ciblée des États-Unis sur le convoi dans lequel se trouvait le général iranien, à proximité de l'aéroport de la capitale irakienne. Peu après, Donald Trump a revendiqué son élimination.

Le Président américain a expliqué cet assassinat par le fait que le commandant iranien préparait des frappes contre des ambassades américaines. Cependant, les États-Unis n’ont pas encore fourni de preuves de cette affirmation, se référant à une enquête menée par les services secrets.

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