«La coopération turco-russe sur la Libye permettra à Ankara de défendre ses positions en Méditerranée Orientale»

Dans le but de désamorcer la crise en Libye, où les combats aux alentours de Tripoli, sa capitale, font rage depuis neuf mois, les Présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont pris l'initiative d'appeler les deux parties à cesser les hostilités. Un politologue turc s’exprime à ce sujet au micro de Sputnik.
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La coopération entre la Turquie et la Russie constitue un facteur clé pour le règlement du conflit libyen, a déclaré à Sputnik Hasan Unal, professeur à la faculté de sciences politiques et de relations internationales de l'Université Maltepe, commentant les récentes négociations sur la Libye entre Ankara et Moscou.

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Promouvoir la coopération turco-russe pour désamorcer la crise libyenne

«Pour mettre fin à la guerre civile en Libye, il est nécessaire de promouvoir la coopération entre la Turquie et la Russie dans cette direction. Jusqu’à tout dernièrement, on a craint qu’une confrontation des positions turque et russe ne se produise sur la question libyenne. Néanmoins, l’initiative diplomatique du Président Erdogan pour discuter du conflit libyen avec Poutine tout de suite après la signature par la Turquie avec le gouvernement libyen [gouvernement libyen d'union nationale -GNA, ndlr] de l’accord sur l’octroi d’un soutien, s’est avérée très opportune et a joué un rôle substantiel pour dissiper toutes ces craintes», a poursuivi l’expert.

Et de souligner que le fait même que ces deux États avaient lancé un appel au cessez-le-feu comptait énormément dans ce cas.

Appuyer la mise en place d’un gouvernement unique en Libye

«J’évalue cet appel au cessez-le-feu comme un signal qui signifie que la Russie ne soutiendrait pas Haftar contre la Turquie. En même temps, Ankara s’est montré disposé à opter pour une solution diplomatique et non militaire du problème. […] De tels efforts jouent un rôle très important pour appuyer la mise en place d’un gouvernement unique en Libye dans le cadre du processus de Berlin», a estimé M.Unal.

Pour lui, il importe aussi que la Turquie arrive à signer avec Israël et l’Égypte un accord sur la délimitation des compétences maritimes reposant sur les dispositions du Mémorandum d’entente entre Ankara et Tripoli en Méditerranée Orientale.

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«Cela serait dans l’intérêt de la Turquie, de l’Égypte et d’Israël. Cela serait également positif pour la Russie, Moscou ne pouvant pas se permettre de perdre Ankara qui est son partenaire prioritaire en politique extérieure, tant sur le plan économique que militaire», a estimé le politologue.

Selon ce dernier, si cet accord tient, la Turquie restera un gros acteur en Méditerranée Orientale.

«La coopération turco-russe sur la Libye permettra à Ankara de défendre ses positions en Méditerranée Orientale», a résumé l’universitaire.

La Turquie a signé avec le GNA, fin novembre 2019, un accord de délimitation maritime qui élargit son plateau continental et lui permet de revendiquer l’exploitation de certains gisements en Méditerranée Orientale.

À l’initiative de la Russie et de la Turquie, un cessez-le-feu est entré en vigueur dimanche 12 janvier en Libye.

Le chef du gouvernement d'union nationale libyen (GNA) établi à Tripoli, Fayez el-Sarraj, et le maréchal Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne, sont arrivés à Moscou ce lundi 13 janvier, pour prendre part aux discussions autour de la situation dans leur pays. Les négociations à Moscou des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la Russie et de la Turquie avec les représentants des parties adverses en Libye se sont poursuivies pendant plus de six heures. Des représentants du GNA ont signé le document concrétisant le cessez-le-feu, tandis que le maréchal Khalifa Haftar a demandé du temps supplémentaire pour l’examiner.

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