La Turquie accuse la France de livrer des armes en Libye

Le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a accusé Paris de contribuer au chaos en Libye en y livrant des armes, relatent les médias turcs.
Sputnik

La France essaie de saboter l’initiative d’Ankara et de Moscou sur le cessez-le-feu en Libye et contribue au chaos par ses livraisons d'armes, a déclaré samedi 11 janvier le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, cité par les médias turcs.

«Plusieurs pays essaient de s'opposer à l'appel des Présidents turc et russe au cessez-le-feu en Libye. La France tente de saboter toute initiative dont elle ne fait pas partie. Elle continue d’aider des formations illégales, y compris de leur accorder une aide militaire, contribuant ainsi au chaos», s'est insurgé le ministre lors d'une conférence de presse à Ankara.

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan avaient formulé le 8 janvier une position commune concernant la Libye et ont appelé toutes les parties à arrêter les hostilités à partir du 12 janvier à minuit, ainsi qu'à se mettre immédiatement à la table des négociations.

L’embargo sur les armes imposé à la Libye par l’Onu est en cours depuis 2011. Le 10 juin 2019, les quinze membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité de l’Onu l’ont prolongé d’un an par la résolution 2473.

Chaos en Libye

La Libye a, de fait, cessé d’exister en tant qu’État uni après le renversement du gouvernement par une coalition internationale initiée par la France et menée par les États-Unis et l’Otan, et le meurtre de Mouammar Kadhafi en 2011.

Le Maroc prend position sur le déploiement de militaires turcs en Libye et dénonce «une menace»
Le gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj -soutenu par les Nations unies et l’Union européenne- s’est installé à Tripoli, alors que dans l’est de la Libye siège un parlement élu par le peuple et appuyé par l'Armée nationale libyenne du maréchal Haftar. Depuis avril, les forces pro-Haftar mènent une offensive pour prendre Tripoli.

Le gouvernement de Tripoli a officiellement demandé le 26 décembre l'aide militaire «aérienne, terrestre et maritime» d'Ankara. Le 7 janvier, Nasir Ammar, commandant des forces d’appui de l'opération Volcan de la colère qui rassemble des combattants liés au GNA, a annoncé que les premiers militaires turcs étaient déjà arrivés dans la capitale libyenne.

Discuter