Mercredi 8 janvier à Istanbul, les Présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont appelé à un cessez-le-feu le 12 janvier à minuit en Libye. Dans un communiqué lu devant la presse, Ahmad al-Mesmari, porte-parole du maréchal Khalifa Haftar, a annoncé le refus de l’appel lancé par les Présidents russe et turc, affirmant la poursuite des combats jusqu’à la libération de Tripoli.
Pourquoi Haftar a rejeté l’appel au cessez-le-feu?
Dans un communiqué, le maréchal Haftar a «salué [...] l'initiative du Président Vladimir Poutine». Cependant, il a annoncé en même temps la poursuite des combats par ses «forces armées […] contre les groupes terroristes» qui se sont emparés, selon lui, de la capitale Tripoli.
«Ces groupes se sont emparés de la capitale et reçoivent le soutien de certains pays et gouvernements qui leur livrent des équipements militaires, des munitions [...] et des drones», selon M.Haftar. «Ces pays envoient aussi de nombreux terroristes de partout dans le monde pour [nous, ndlr] combattre», a-t-il ajouté, en allusion à la Turquie qu'il accuse d'envoyer des combattants syriens pro-turcs en Libye.
Erdogan a-t-il commis une erreur stratégique?
Et d’expliquer qu’«en signant un accord maritime et militaire entre la Turquie et le gouvernement d'union national (GNA), le Président Recep Erdogan et Fayez el-Sarraj pensaient avoir sauvé le bastion des Frères musulmans* qu’était devenue Tripoli depuis 2014 avec la prise de contrôle de la capitale par les milices islamistes». Une «erreur stratégique majeure», estime-t-il sur le site Opinion Internationale.
La position de Fayez el-Sarraj et du Président turc est devenue plus fragile, selon l’ex-eurodéputé, en raison de cette concordance des positions des pays du Maghreb et du Moyen-Orient qui s’opposent tous à l’intervention turque en Libye. Ceci, en plus du fait qu’un bon nombre de ces pays, tels que l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite soutiennent directement Khalifa Haftar, poursuit-il.
Dimanche 5 janvier, Recep Tayyip Erdogan a annoncé que des unités militaires turques étaient en route pour Tripoli à la demande de Fayez el-Sarraj, précisant qu’il s’agissait de l'envoi d'experts militaires et d'équipes techniques pour soutenir les autorités internationalement reconnues et menacées par l'Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar.
L’Union européenne, ainsi que notamment l’Italie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne dénoncent le déploiement militaire turc en Libye et appellent Ankara à mettre un terme à son intervention.
*Organisation terroriste interdite en Russie