Pour la ministre du Travail, la réforme des retraites coûte cher à cause de la grève

Invitée sur RMC et BFM TV le 8 janvier, la ministre du Travail a accusé les grévistes de plomber l'économie française, mais a minimisé le coût de la réforme des retraites.
Sputnik

Face à Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFM TV, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, est revenue sur la réforme des retraites et le mouvement de grève en France.

«Pourquoi on fait cette réforme? Aujourd’hui, on a un système qui est très compliqué […], qui n’est pas juste et qui laisse de côté beaucoup de gens», a-t-elle convenu.

Le gouvernement n’a pas lancé la réforme des retraites «pour faire des économies», a-t-elle affirmé. D’autant plus que, selon elle, «à long terme, [la réforme, ndlr] ne coûte pas puisque le principe qui a été pris, c'est qu'on va faire un meilleur système de retraite».

Et le système aura un «coût constant», a-t-elle poursuivi.

«C'est aujourd’hui 330 milliards d'euros par an et c'est 13,8% de la richesse nationale», a précisé la ministre.

Elle a également indiqué qu’il y avait aussi le coût immédiat.

«C’est le coût des grèves […] La SNCF a déjà fait une première estimation de 600 millions [d'euros, ndlr]. C'est le coût aussi pour les artisans, les commerçants, les petites entreprises.»

Muriel Pénicaud a cité aussi un autre «volet» des coûts du mouvement social.

Le «coût humain»

«Et puis il y a le coût pour chacun», a-t-elle poursuivi.

«Ceux sur qui pèsent le plus les grèves qui continuent, c'est pas les gens qui habitent dans le centre-ville de Paris. C'est la femme de ménage, l'aide-soignante qui habite loin en banlieue, qui a deux heures de train le matin, deux heures le soir, et qui galère depuis six semaines», a-t-elle fait remarquer.

Il y a également «des coûts de transition», ce que la ministre a trouvé «normal». Même quand Jean-Jacques Bourdin lui a rappelé qu’ils pourraient «atteindre plusieurs milliards».

«Ben oui», a répondu la ministre.

Vendredi, Édouard Philippe doit recevoir les partenaires sociaux à Matignon pour parler d'une conférence de financement proposée par la CFDT et dont il a accepté l'idée au début de l'année.

«Si l'âge pivot reste dans la loi, c'est non, c'est clair», a déclaré ce 9 janvier à l’AFP le chef de la CFDT, Laurent Berger.

Réforme des retraites: et les perdants sont… toujours les mêmes
Par ailleurs, une pétition lancée par la CFDT a dépassé 74.000 signatures ce jeudi. Le syndicat prévoit de nouveaux rassemblements samedi 11 janvier, jour également choisi par l'intersyndicale hostile à la réforme pour une cinquième mobilisation, a encore rappelé l’agence.

L'examen du projet de réforme doit démarrer le 17 février à l'Assemblée et sa première lecture au Sénat est prévue en avril-mai, a fait savoir le président de la chambre haute, Gérard Larcher.

Nouvelle journée de grève

Ce 9 janvier est la 4e journée interprofessionnelle de grève et le 36e jour de mobilisation contre la réforme des retraites. La mobilisation a été marquée dans la journée par des heurts, avec utilisation de gaz lacrymogènes.

Le premier jour du mouvement, le 5 décembre, de 806.000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur, à 1,5 million, d’après la CGT, étaient descendues dans les rues, un score inégalé les 10 et 17 décembre, a indiqué l’AFP.

 

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