Anne-Laure Bonnel devrait être un nom familier. Le premier long métrage documentaire de la réalisatrice a été sélectionné dès sa sortie en 2016 par le festival du cinéma d’Amnesty International. Il a même été soutenu et défendu, lors de sa diffusion en salle, par le PDG France de l’association, à Cannes. Pourtant, du jour au lendemain, Donbass disparaît entièrement des programmes... Pour «Comment tu t’appelles?», Anne-Laure revient sur la façon dont son témoignage en images a été rejeté et nié par les médias.
Anne-Laure est née à Avignon, où elle est restée une partie de son enfance avant de beaucoup déménager, notamment à Douala, au Cameroun. Plus tard, de retour en France, la jeune femme entame sa carrière de scénariste. Depuis 2007, elle est également enseignante en conception de projets audiovisuels à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, à l’INA/ENS Cachan et plus récemment à l’ESJ Paris.
En 2007, son documentaire «Coucou Papa», qui aborde sans détour le cancer de son père, lui vaut le Prix de la Ligue contre le Cancer. De 2011 à 2014, la réalisatrice et auteur travaille avec Blackmoon Productions, pour lequel elle conçoit des expériences interactives et imagine de nouvelles narrations pour le transmédia et le documentaire. En 2013, elle est lauréate du concours de scénario du TV LAB France Télévision avec «Lazarus lève le voile», un magazine qui s’essaie à bouleverser les idées reçues.
C’est donc après avoir fait ses armes, en 2015, qu’Anne-Laure réalise un documentaire pour témoigner des atrocités de la guerre dans la région de Donetsk et de Lougansk. Au micro de Radio Sputnik, elle revient sur la genèse du projet, les barrières qui se sont dressées devant elle, ainsi que son combat pour arriver à faire «penser la différence».
«Si vous voulez produire un sujet qui vous tient réellement à cœur, il va vous falloir être tenace, intègre et prêt à vous prendre beaucoup de claques, en tout cas il va falloir être très résistant. Si on regarde la télé, on a surtout une diversité de façade des points de vue politiques, éditoriaux, géopolitiques. Le journalisme aujourd’hui, comme la société –enfin, c’est mon constat–: on est dans un prêt-à-penser.»