À la suite de l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani vendredi 3 janvier par un drone américain en Irak, la question n’est pas de savoir s’il y aura des représailles de la part de l’Iran, mais où, quand et comment peut frapper la République islamique pour se venger des États-Unis. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré que Berlin entendait engager un dialogue avec Téhéran pour empêcher une nouvelle escalade au Proche-Orient.
Une période très inquiétante
«Cela semble en effet être une période très inquiétante, car personne ne sait vraiment ce qu’il se passe ou quelle direction les choses vont prendre. Il semble toutefois que désormais la balle soit dans le camp iranien», a déclaré à Sputnik Bamo Nouri, maître de conférences en politique étrangère des États-Unis et journaliste d'investigation, à propos de la décision de Donald Trump d’éliminer le haut responsable iranien.
Et de rappeler que les alliés des États-Unis n’avaient même pas été informés de cette décision très particulière du Président Trump.
«Je pense qu'il est vraiment difficile de rester impassible, parce que l'Iran est une puissance régionale, dont l’influence politique, économique et militaire est assez grande dans de nombreux pays voisins. Par ailleurs, beaucoup de ses voisins et alliés dans la région ont fait des affaires avec Téhéran. Il est difficile aux alliés des Américains de rester neutres alors qu’ils n'ont pas été informés», a expliqué l’expert.
Pour lui, c’est une situation très, très délicate car si l'Iran répond dans la région, ce sera très probablement par une attaque contre les bases américaines.
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«Peu d'alliés se sont déjà prononcés sur cette question, de nombreux pays réfléchissant pour décider d’un parti à prendre. Une fois que vous avez choisi la position du Président des États-Unis, vous devez vous y tenir, vous ne pouvez plus vous retourner» a prévenu M.Nouri.
Selon ce dernier, pour comprendre pourquoi le Président américain s’est décidé à éliminer le général Soleimani justement à ce moment précis, il faut aussi prendre en compte le contexte politique intérieur aux États-Unis. L'année 2020 est une année particulière: Donald Trump briguera en novembre prochain un second mandat de quatre ans, et il est d'ores et déjà en campagne.
Un assassinat sur ordre de Trump
Le général Qassem Soleimani, commandant de la force iranienne Al-Qods, a été assassiné dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 janvier, ciblé par une attaque de drone décidée par le Président des États-Unis, alors qu’il se trouvait dans un convoi près de l'aéroport de Bagdad. Lors de cette même frappe, Abou Mehdi al-Mouhandis, membre de haut rang de la milice irakienne Hachd al-Chaabi, a également été tué.
Washington affirme qu’ils étaient tous les deux impliqués dans les récentes attaques contre les bases de la coalition en Irak et celle de l'ambassade américaine à Bagdad.