Une journaliste du site d’information émirati Khaleej Times, basé à Dubaï, Anjana Sankar, a réussi à entrer dans une prison tenue par les Forces démocratiques syriennes (FDS) où sont détenus environ 5.000 terroristes de Daech*. Sous la protection de combattants des FDS, elle a filmé des dizaines de terroristes allongés à l’intérieur d’une grande salle. Toutefois, elle faisait tourner sa caméra avec la peur au ventre. Voici son témoignage.
«À l'intérieur d'une prison de Daech* dans le nord de la Syrie», écrit-elle dans un message publié sur son compte Twitter. «J'étais inquiète car je ne portais pas de hidjab», ajoute-t-elle, soulignant que ceux qui étaient face à elle «sont des radicaux intransigeants qui ont tué et violé des femmes pour ne pas avoir adhéré à leur version de l'éthique sociale [musulmane, ndlr]». «Être dans la même pièce qu’eux me rendait nerveuse», poursuit-elle.
Par ailleurs, Anjana Sankar affirme que ce reportage a été sa «mission la plus éprouvante». «Être dans la même pièce que des centaines de militants de Deach*» n’était pas une partie de plaisir, explique-t-elle.
Selon Mme Sankar, garder une prison qui compte 5.000 terroristes de Daech* n’est pas une entreprise de tout repos. C’est ainsi qu’elle livre le témoignage de Rubar, le directeur de ce pénitencier.
«Cet homme a probablement l'un des emplois les plus risqués au monde», souligne-t-elle. «Rubar, qui dirige une prison qui compte 5.000 prisonniers militants de Daech* en Syrie, m'a dit qu'il était de service 24 heures sur 24 et sept jours sur sept pour garder des hommes considérés comme les plus dangereux du monde», rapporte-t-elle, précisant qu’il «n'a pas vu sa famille depuis des mois».
Le conflit armé en Syrie a commencé en 2011. Fin 2017, la victoire sur Daech* a été déclarée. Des opérations de ratissage se poursuivent cependant dans certaines régions du pays. À l’heure actuelle, le règlement politique, le redressement de la Syrie et le retour des réfugiés sont à l’ordre du jour.
*Organisation terroriste interdite en Russie