Le changement climatique menace le patrimoine égyptien. Notamment avec les températures de plus en plus élevées, les fortes pluies et les inondations qui affectent divers monuments historiques de l’Égypte, a déclaré Abdelhakim Elbadry, architecte spécialisé dans la restauration de monuments, cité par l’agence de presse Reuters.
Antiquités menacées
Les sites archéologiques célèbres, tels que le temple d’Amon à Louxor et celui de Karnak, sont assez vulnérables.
«Les changements apparaissent de manière notable, par les dommages et les fissures des façades de nombreuses tombes ainsi que par le changement de couleur des pierres anciennes, en raison de la température et de l’humidité élevées», a-t-il déclaré à la fondation Thomson Reuters, branche caritative du réseau mondial d’information et d’actualités.
Le granit qui était autrefois de couleur rose, est devenu rose pâle ou même gris clair au cours des 15 dernières années, détaille le spécialiste.
«Vous pouvez observer les changements sur chaque site archéologique à Louxor», a-t-il souligné.
Et détruites d’ici 100 ans
Les pyramides, le Sphinx de Gizeh, la citadelle de Qaitbay et un ancien amphithéâtre romain situé près de la mer Méditerranée, ainsi que d’autres sites historiques du pays sont confrontés à la menace croissante des intempéries et de la montée du niveau de la mer.
«Je crois que toutes ces antiquités peuvent être détruites d’ici 100 ans en raison du changement climatique», a annoncé l’égyptologue Zahi Hawass, cité par Reuters, tandis que les sites historiques situés sur le littoral méditerranéen risquent d’être gravement endommagés par l’élévation du niveau de la mer d’ici 30 ans, selon Monica Hanna, archéologue à l’Académie arabe des sciences, technologies et transport maritime.
Alexandrie, la deuxième plus grande ville d’Égypte, fait face à certains des risques les plus importants.
Réaction du gouvernement
Face à cette menace météorologique, les autorités égyptiennes ont commencé à prendre des mesures visant à protéger les sites archéologiques représentant une partie de l’«histoire de l’humanité», explique Abdel Basir, directeur du Musée des Antiquités à la Biblioteca Alexandrina, bibliothèque et centre culturel à Alexandrie.
14 millions de dollars ont été alloués pour préserver la citadelle de Qaitbay de l'érosion côtière, a-t-il poursuivi. De plus, le gouvernement met en place des projets pour protéger les plages des vagues plus élevées et stopper l’érosion côtière.