Les «cars Macron» ont doublé leur nombre de clients grâce à la grève

La grève à la SNCF profite à certains. Flixbus, leader des «cars Macron», a enregistré une hausse de 100% de ses réservations depuis le 5 décembre, une hausse de la demande qui a engendré une flambée des prix.
Sputnik

Alors que de nombreux voyageurs ne pourront pas prendre le train ou le TGV pour la période de fin d’année, beaucoup se rabattent sur les autocars. Ces cars dits «Macron» ont transporté plus d’un million de personnes sur les deux dernières semaines, indique BFM TV. Le leader du secteur, Flixbus (60% du marché français), a enregistré une hausse de 100%.

«Un quart de cette hausse est liée à la croissance naturelle du marché mais le reste c'est la conséquence des grèves», a précisé à BFM TV le directeur général de Flixbus, Yvan Lefranc-Morin.

Il estime que 700.000 personnes ont emprunté ses autocars depuis la grève, alors que la moyenne de l’entreprise se situait à 200.000 sur une telle période.

Cependant, le secteur des «cars Macron» ne prétend pas au remplacement des transports ferroviaires. Même avec une rame sur quatre en circulation, les TGV ont transporté plus de monde que les autocars ces dernières semaines. En 2018, neuf millions de passagers ont eu recours aux Flixbus, BlaBlaBus ou Ouibus, alors que les TGV InOui et OuiGo en ont transporté 110 millions.

Le gouvernement a néanmoins autorisé temporairement les chauffeurs d’autocars à rouler davantage: deux heures par jour et six heures par semaine en plus par rapport à la limite autorisée. L’arrêté cité par l’AFP spécifie que la décision a été prise «considérant qu'un mouvement social national perturbe les conditions de circulation sur le réseau routier national». Cette mesure sera appliquée jusqu’au 24 décembre inclus.

Flixbus exclut de ses lignes un chauffeur portant un tatouage «Mein Kampf»

Popularité et flambée des prix

L’association UFC-Que Choisir a comparé les prix des places dans les autocars à la date du 5 décembre avec ceux pratiqués une semaine plus tôt, le 28 novembre. Les billets avaient augmenté de 129% en moyenne, et de 141% rien que pour Flixbus. Par exemple, un trajet Lyon-Paris, fixé à cinq euros le 28 novembre, coûtait 79 euros une semaine plus tard, soit 15 fois plus cher.

Le patron de Flixbus explique cette flambée des prix par la hausse de la demande. «Cinq euros c'est le prix d'une place quand le bus est vide», a-t-il justifié. Les entreprises de transport utilisent le principe du yield management : plus le véhicule se remplit, plus la place devient chère. Bien que les prix soient plafonnés, pas sûr que les compagnies de car offrent une option viable pour tous les usagers.

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