C'est devenu une tradition. Depuis 2008, le Centre pour l'Action Préventive (Center for Preventive Action), organisation dépendante du Conseil pour les Relations Étrangères (Council on Foreign Relations) et think tank américain cofondé par David Rockefeller, livre ses prédictions en matière de risque de crises à l'international.
Et le millésime 2020 s’annonce chargé: en effet, «dans un contexte possiblement lié à une augmentation des inquiétudes concernant l'état du globe, les experts ont noté plus de menaces susceptibles d’entraîner une intervention américaine que lors de toutes les précédentes prédictions de ces onze dernières années», ont noté Paul Stares, le directeur du Center for Preventive Action, et le général John Vessey, expert en prévention de conflit. Avant de poursuivre:
«Sur les 30 conflits potentiels recensés au sein de l'étude de cette année, seuls deux ont été jugés comme ayant une faible probabilité de se produire en 2020.»
La sécurité intérieure américaine est au cœur des prévisions de ce think tank accusé par certains de prôner une vision néo-conservatrice et impérialiste de la politique étrangère américaine. D'après leurs résultats, une cyberattaque d'ampleur ciblant les infrastructures américaines et incluant les systèmes de vote arrive en tête des menaces sur la sécurité intérieure étasunienne, suivie par la menace d'un attentat de masse sur le territoire américain.
À noter que concernant l'international, c'est la première fois que quatre menaces concernent l'hémisphère ouest, dont trois sont classées comme des risques prioritaires. Il s'agit du crime organisé au Mexique, des risques de crise migratoire en provenance d'El Salvador, du Guatemala et du Honduras et pour finir, de l'instabilité politique et de la crise économique qui frappe le Venezuela.
Sans surprise, l'Afrique et le Moyen-Orient sont les zones les plus à risques concernant de potentielles crises internationales. Reste que seul un éventuel conflit armé entre Téhéran et Washington a été classé comme un risque prioritaire concernant ces deux régions du globe.
En tout, pour 2020, 13 conflits potentiels ont été classés comme des priorités pour les États-Unis. En plus de ceux précédemment cités, les chercheurs ont entre autres identifié:
- Une crise d'ampleur dans la péninsule coréenne causée par l'échec des négociations sur la dénucléarisation de la Corée du Nord ainsi qu'une reprise de son programme de tests de missiles à longue portée.
- Une confrontation armée concernant les zones maritimes situées au sud de la Chine et que se disputent Pékin et plusieurs pays dont Brunei, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Taïwan ou le Vietnam.
- Une crise sévère entre la Russie et l'Ukraine dans le sillage des combats qui font rage dans l'est de l'Ukraine et/ou un conflit concernant des territoires contestés.
- Une instabilité politique croissante en Irak résultant d’une augmentation des tensions sectaires et d’une dégradation des conditions économiques.
- Une escalade de la violence entre Ankara et plusieurs groupes armés kurdes en Turquie et/ou en Syrie.
- Une instabilité politique croissante en Afghanistan causée par les insurgés talibans et un effondrement du gouvernement.
Le Center for Preventive Action vous souhaite une bonne année.