Le ton sec choisi par le Président de la République française pour sa réaction à la victoire d’Abdelmadjid Tebboune à l’élection présidentielle algérienne n’a pas suscité l’enthousiasme de l’autre côté de la Méditerranée.
Lors d’une conférence de presse à l’issue d’un Conseil européen à Bruxelles, Emmanuel Macron a indiqué avoir «pris note de l’annonce officielle que Monsieur Tebboune a remporté l’élection présidentielle algérienne dès le premier tour». Les déclarations du dirigeant français semblent avoir vexé son homologue algérien:
«Concernant le Président français, je ne lui répondrai pas. Il est libre de vendre la marchandise qu’il veut dans son pays, mais moi j’ai été élu par le peuple algérien et je ne reconnais que le peuple algérien», a lancé M.Tebboune, applaudi par ses sympathisants:
La France face à la crise algérienne
Depuis février, l’Algérie est secouée par une contestation populaire qui a obtenu en avril la démission du Président Abdelaziz Bouteflika et rejette l’élection de son successeur.
La semaine dernière, Emmanuel Macron avait appelé les autorités algériennes à engager un «dialogue» avec le peuple sur fond de protestations inédites dans le pays depuis l’indépendance en 1962. Paris reste jusqu’ici très prudent et réservé dans les déclarations sur la crise qui affecte son ancienne colonie.