En visite à Moscou, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, cité par l’AFP, a condamné les sanctions extraterritoriales américaines, qui empêchent entre autres les banques françaises ayant des intérêts aux États-Unis de financer des projets en Russie ou des projets franco-russes.
«Nous nous donnons six mois pour trouver des solutions acceptables», des «solutions innovantes» et «dans le respect du droit international», a déclaré M.Le Maire dans le cadre d'une rencontre avec son homologue russe Maxime Orechkine.
«Ancrer la Russie en Europe»
Il a promis de faire le point sur la question avec le ministre russe lors du forum économique de Davos en janvier, et de revenir en Russie dans les prochains six mois.
«Nous devons ancrer la Russie en Europe, et la France doit être le pays en Europe qui permet cela», a ajouté M.Le Maire.
«Le Président Macron a fait le choix stratégique de la Russie, nous voulons que cela se traduise sur le plan économique», a-t-il ajouté, regrettant que pour l'heure «on bute sur chaque projet ambitieux sur la question du financement» à cause des sanctions américaines.
Bruno Le Maire a également évoqué le cas de l'homme d'affaires français Philippe Delpal, arrêté en février et actuellement en résidence surveillée dans le cadre d'une affaire de fraude. Qualifiant ce cas d’«inadmissible», Bruno Le Maire a affirmé que le Président Macron avait évoqué la question avec Vladimir Poutine lors du sommet à Paris.
La France est le premier employeur étranger en Russie, rappelle l’AFP. Parmi les projets phares dans lesquels la France est impliquée via le groupe Total, il y a les gigantesques usines de GNL de Novatek dans l'Arctique, pour lesquels la question des financements par les banques française est d'envergure.