Un mouvement de contestation de l'élection présidentielle algérienne du 12 décembre prend de l’ampleur dans la wilaya de Bouira, où entre 2.000 et 3.000 personnes manifestent ce mardi 10 décembre et où les commerces sont fermés, annonce un correspondant de Sputnik sur place.
«Les communes comme Haïzer, M'echdAllah, Chorfa, Bechloul et Ait Laziz sont également en grève», ajoute le correspondant.
Les deux jours précédents, la quasi-totalité des magasins ont baissé le rideau à Bouira, relate le quotidien algérien francophone El Watan.
Administrations publiques et établissements scolaires ont aussi été paralysés par la grève, selon les médias locaux.
Marches et grèves en Algérie
D’après El Watan, le 9 décembre, une importante marche s’est déroulée dans la commune d’Ait Laziz. Des centaines de personnes -dont beaucoup de villageois venus des alentours, ainsi que des étudiants- ont défilé dans les rues, portant des banderoles aux slogans hostiles à l’élection, précise le média. Ils scandaient «Silmiya!» pour insister sur le caractère pacifique de leur mobilisation.
Selon l’édition quotidienne algérienne Liberté, la plus importante marche du 9 décembre a eu lieu dans le chef-lieu de la wilaya, où des dizaines de milliers de citoyens rassemblés sur la place des Martyrs ont exprimé leur rejet de la présidentielle. Selon les manifestants, qui ont critiqué les cinq candidats, le pouvoir risque de mener le pays au chaos, s’il organise l’élection dans le climat actuel.
Le 8 décembre, des étudiants opposés à l’échéance électorale ont manifesté à l’université des sciences et de technologie Houari Boumédiène (USTHB), à une quinzaine de kilomètres à l'est d'Alger. Des images postées sur les réseaux sociaux les montrent en grève sur le campus.
Des rassemblements ont également eu lieu dans d’autres universités, selon les médias et les réseaux sociaux.
Présidentielle du 12 décembre
Les électeurs algériens devront choisir, jeudi 12 décembre, qui remplacera le Président Abdelaziz Bouteflika qui a quitté son poste en avril. La campagne électorale s’est achevée le 8 décembre.
Parmi les 22 candidats ayant déposé leur dossier, cinq ont vu leur candidature validée par le Conseil constitutionnel: Azzedine Mihoubi, secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND) et ancien ministre de la Culture, Abdelkader Bengrina, président du parti El Binaa et ancien ministre du Tourisme, Abdelmadjid Tebboune, ancien Premier ministre, Ali Benflis, président de l'Avant garde des libertés et ancien chef du gouvernement, ainsi qu’Abdelaziz Belaïd, secrétaire général du Front El Moustakbal (FEM).