Cinq personnes ayant dénoncé des violences policières ont été mises en évidence dans une publication du Syndicat des commissaires de police (SICP) sur Twitter datée du dimanche 8 décembre. Le groupement s’insurge contre ces personnes qui «alimentent cette haine» et «se délectent de ce climat» après que la porte du domicile d’un officier de la brigade anti-criminalité (BAC) a été recouverte d’inscriptions telles que «ACAB» (tous les flics sont des salauds) et «flic suicidé, à moitié pardonné».
L’une des personnes taguées, Alexis Poulin, co-fondateur du site «lemondemoderne», a réagi publiquement, affirmant son respect pour la police tout en dénonçant les «comportements déviants de certains FDO (forces de l’ordre)».
De nombreux internautes ont également réagi. Ils ont eux aussi évoqué les violences policières et condamné le fait de lister des «opposants» aux forces de l’ordre.
Qui sont les journalistes?
Le premier journaliste identifié est David Dufresne, auteur du roman politique «Dernière sommation» et du projet «Allo Place Beauvau» qui compile des vidéos des violences policières signalées au ministère de l’Intérieur sur Twitter.
Le second, Taha Bouhafs, couvre régulièrement les manifestations des Gilets jaunes. Il met en lumière les exactions policières. Jeudi 5 décembre, jour de mobilisation contre la réforme des retraites, il affirme avoir été blessé par des tirs avec Gaspard Glanz. Ce dernier, également identifié par le SICP, a mis en ligne de nombreux reportages sur les Gilets jaunes sur son site taranisnews.
Le quatrième compte Twitter qui apparaît dans la publication est celui du «Général», qui se définit comme «reporter des rues». Il publie et partage directement sur sa page des vidéos de rassemblements de Gilets jaunes et d’interventions «violentes» de policiers.
En dehors de ses activités liées au site «Le Monde moderne», Alexis Poulin est expert en affaires européennes. Il a fait plusieurs apparitions sur des chaînes françaises lors desquelles il critiquait vivement la politique d’Emmanuel Macron.
Lundi 9 décembre, un communiqué du Conseil de l’Europe a condamné la diffusion du nom de journalistes, dénonçant le «caractère intimidatoire et diffamatoire» du tweet du syndicat de police.