Les policiers favorables à la grève du 5 décembre rappelés à l’ordre par le directeur de la police nationale

Dans un contexte de contestation policière pour la grève du 5 décembre, le directeur de la police nationale a rappelé aux policiers le règlement lié au droit de manifester ainsi que leur code de déontologie. Les syndicats policiers sont mitigés.
Sputnik

Alors que des CRS du Val-de-Marne déposaient lundi 2 décembre casques et matraques devant la caserne de Chevilly-Larue, le directeur général de la police nationale, Éric Morvan a envoyé une note adressée à l’ensemble des forces de l’ordre. Dans cette note révélée par Mediapart, il rappelle aux effectifs les règles relatives au droit de manifester.

«Ainsi, ce droit ne peut s’exercer sur le temps de service, en tenue d’uniforme, en portant le brassard ou encore en usant des moyens du service», a-t-il écrit, rappelant également les «obligations de neutralité, du devoir de réserve, de loyauté à l’égard des institutions de la république», prévues par le code de déontologie de la police.
Premières dégradations à Paris en marge de la manifestation du 5 décembre - images

Une menace de la hiérarchie

Pour le secrétaire général du syndicat Alliance Fabien Vanhemelryck, il s’agit d’une menace qui ne fait qu’amplifier la colère des policiers qui craignent toujours pour leur régime de retraite.

«Notre ministre fait mine de nous écouter et de nous comprendre, mais Macron reste sourd à nos revendications», a-t-il déploré auprès de Mediapart.

La veille de la mobilisation du 5 décembre, Christophe Castaner a assuré dans un courrier aux syndicats policiers que «des spécificités» de leur régime de retraite seraient conservées.

Premières charges policières lors de ce 5 décembre à Lyon, des lacrymogènes utilisés - vidéos

Pas sur la même longueur d’onde

Face au risque de sanctions, les syndicats de police Alliance et Unsa n’ont pas appelé à participer à la grève, mais plusieurs actions seront encouragées les jours suivants, comme le «zéro PV» dans les commissariats.

«Les policiers n’interviendront que sur les appels au 17, c’est-à-dire sur toutes les interventions et assistances en réponse aux appels des citoyens», a indiqué à Mediapart Philippe Capon, secrétaire général d’Unsa-Police-Fasmi.

Il souhaite par ailleurs que le droit de grève soit «de nouveau accordé» aux policiers si leur statut spécial était remis en cause.

Le syndicat CGT-Police incite néanmoins les agents à «descendre dans la rue». Anthony Caillé, son secrétaire national, regrette le «corporatisme» des autres syndicats qui «jouent le jeu du gouvernement» en refusant d’appeler les policiers à manifester.

Discuter