Le syndicat policier Alliance reste inquiet de la réforme des retraites et pourrait lâcher le gouvernement qui «se débrouillera». La veille de la grande mobilisation du 5 décembre, le ministre de l’Intérieur avait pourtant promis aux forces de l’ordre de préserver «les spécificités» du régime de retraite des policiers exerçant «des missions régaliennes de sécurité et d’ordre public pendant une période minimale.»
Mais le syndicat estime que ce n’est pas suffisant. «Il n’y a rien de précis, c’est de la petite communication», lance Fabien Venhemelryck, patron d’Alliance police nationale, cité par L’Opinion. «Christophe Castaner essaie de nous diviser ; qu’il soit dans les bureaux ou sur la voie publique, un flic est un flic, il risque sa vie H24», a-t-il ajouté.
Le commandant Christophe Rouget, issu du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure, est du même avis : «Nous sommes tous opposés à l’aspect missionnel qui distingue terrain et bureau, et qui ne s’applique pas aux gendarmes alors que les nouveaux services sont mixtes police-gendarmerie».
«Nous sommes exténués»
Lundi 2 décembre, une centaine de CRS avaient déposé leur casque et matraque au sol devant la caserne de Chevilly-Larue (Val-de-Marne) pour exprimer leur colère. Après un an de crise des Gilets jaunes, les policiers sont conscients qu’ils disposent d’un levier de pression sur l’exécutif, indique L’Opinion.
Fabien Venhemelryck a d’ailleurs fait savoir que certains policiers pourraient lâcher le ministre de l’Intérieur.
«On a garanti qu’on assurait le maintien de l’ordre du 5. Mais nous sommes exténués. Si ça se prolonge après, les collègues n’iront plus, et le gouvernement se débrouillera», a-t-il fait savoir.
Dans le cadre de la grève générale, un tract d’Alliance-Unsa Police avait été distribué : «Par obligation professionnelle, le 5 décembre nous serons républicains. Après...».