Presque la moitié des effectifs français seront déployés à Paris lors de la manifestation de ce jeudi 5 décembre, a annoncé Marianne, qui s’appuie sur une source policière.
D'où viennent ces chiffres?
Selon ce plan de la préfecture, 55 unités lourdes seront mobilisées pour encadrer cette journée de mouvement social. 16 unités de la BRAV (Brigade de répression de l’action violente) sont prévues, ainsi que 44 équipes «d’agents verbalisateurs» censées distribuer des amendes aux personnes qui ne respecteront les zones interdites.
D’après les calculs de Marianne, la France dispose au total de 160 unités, toutes spécialités confondues. Prenant en considération les congés et arrêts maladie, de 120 à 130 d'entre elles seraient opérationnelles. D'où vient, si l'on compte les 55 unités lourdes et les 16 de la BRAV mentionnées, la conclusion que la moitié de toutes les forces de l’ordre seront prêtes à intervenir.
Techniques
Deux canons à eau seront fournis par la préfecture de police et quatre autres par les CRS.
Marianne affirme que, suite à la défaillance de nombreuses caméras de surveillance sur la place d’Italie à Paris, le 16 novembre 2018 -jour du début de la mobilisation des Gilets jaunes-, de nouvelles «caméras tactiques» seront installés en toute discrétion pour que le commandement puisse surveiller les points stratégiques.
Zones interdites
Il sera interdit de manifester dans plusieurs périmètres, notamment de la porte Maillot à la place de la Concorde sur l’axe des Champs-Élysées, y compris autour de l’Élysée et dans le quartier des grands magasins boulevard Haussmann. Une deuxième zone comprend le Trocadéro, le pont d’Iéna, la Tour Eiffel et le Champ-de-Mars. Puis, le secteur à partir de l’esplanade des Invalides jusqu’à l’Assemblée nationale et à Matignon. Dans ces périmètres, stationneront 29 unités de CRS et 6 unités de la BRAV.
Pour ainsi dire, 26 unités lourdes et 10 BRAV seront réparties autour des axes de manifestation passant par la place de la Nation et la place de la République:
«Un trajet de manifestation classique, sur un terrain que l’on connaît bien et surtout qui ne passe pas place d’Italie, une des pires places parisiennes en matière de maintien de l’ordre, avec un centre commercial d’un côté, un commissariat et une mairie de l’autre», a déclaré un spécialiste à Marianne.
D’éventuels black blocs
De plus, les forces de l’ordre craignent la venue de black blocs le 5 décembre:
«Ces derniers mois, on s’est habitué aux manifs de Gilets jaunes avec des black blocs agglomérés, des cortèges où il n’y a quasiment plus de badauds», a fait savoir un policier à l’hebdomadaire.
Et d’ajouter: «La nouvelle doctrine du maintien de l’ordre prévoyant d’interpeller et de réagir vite dès que des black blocs apparaissent, il va falloir faire preuve de discernement au milieu de manifestants pacifiques traditionnels».