L’ex-diplomate turc et expert international dans le domaine de l’énergie, des investissements, des finances et de la géopolitique Mehmet Ogutçu a commenté pour Sputnik les relations entre la Turquie et l’Otan et a fait part de ses prévisions quant au sommet de l’Alliance atlantique qui se tient actuellement.
Selon lui, ce sommet de l’Otan sera historique, bien que l’organisation ne subvienne plus aux besoins de la Turquie en matière de sécurité.
Puissance régionale indépendante
«Depuis son adhésion à l’Otan, la Turquie en a été l’un des alliés les plus fidèles. Elle a endossé une grande part du fardeau en matière de défense, en participant aux opérations de l’Otan, que ce soit en Afghanistan ou en Somalie, et en attribuant au budget défense environ 3% de son PIB. Après la fin de la guerre froide, la Turquie a renforcé ses positions dans la région et cherche actuellement à occuper sa propre place dans l’architecture de sécurité en tant que puissance indépendante dans la région», a signalé M.Ogutçu.
Ankara n’est plus satisfait par l’article 5
L’ancien diplomate explique cette volonté de la Turquie par le fait que le fameux article 5 des statuts de l’Otan n’est désormais plus d’actualité et ne correspond plus aux besoins sécuritaires. L’article en question implique en effet qu’une attaque dirigée contre l’un des pays membres de l’Alliance contraint à la mobilisation de tous les autres pour le défendre.
«Cette volonté tient au fait que l’Otan ne satisfait plus tous les besoins de la Turquie dans le domaine de la défense et que l’article 5 de ses statuts est devenu caduc», conclut l’expert.