Les activistes soudanais se sont félicités de la décision du gouvernement de transition d’abroger une série de lois qui visait à réglementer le comportement des femmes et de dissoudre l’ancien parti au pouvoir, rapporte le Guardian.
Les lois en question avaient été adoptées sous le Président Omar el-Béchir, renversé en avril dernier, pour imposer des codes sociaux islamiques conservateurs, limitant la liberté des femmes en matière d’habillement, de déplacement, d’association, de travail et d’études.
Porter un pantalon passible de flagellation
Le média indique qu’elles interdisaient aux femmes de porter un pantalon et de laisser leurs cheveux découverts en public, ou encore de contacter des hommes autres que leur mari ou parents proches.
Les femmes coupables d'avoir enfreint la loi étaient passibles de flagellation. Le Premier ministre, Abdalla Hamdok, les a qualifiées «d'instrument d'exploitation, d'humiliation, de violation, d'agression contre les droits des citoyens».
Dissolution de l’ancien parti au pouvoir
À l’issue d’une réunion de 14 heures, le gouvernement de transition a également approuvé une loi sur la dissolution de l’ancien parti au pouvoir, le Congrès national. Selon le Guardian, le ministre soudanais de la Justice, Nasredeen Abdulbari, a déclaré que la décision gouvernementale permettait la saisie des avoirs du parti.
Le 11 avril 2019, l’armée soudanaise a fait un autre coup d’État après quatre mois de protestations populaires. Les manifestants soudanais réclamaient la démission du Président, au pouvoir depuis 30 ans. Ils ont ainsi demandé aux militaires de le destituer.
Les manifestants ne se sont toutefois pas arrêtés au coup d’État. Ils ont exigé que les militaires remettent le pouvoir aux civils pour une période de transition de trois ans. En juillet, le Conseil militaire et l’opposition civile ont convenu de créer un gouvernement commun pour une période de transition de trois ans.