Après la mort de 13 soldats français dans une collision d'hélicoptères de combat lors d'une opération au Mali, l'ancien Président François Hollande, qui avait donné l'ordre à l'armée de se déployer sur place, explique ce qui l'avait poussé à le faire.
«Cette menace (...) elle n'a pas disparu, elle est toujours là, et donc nous devons faire en sorte que la mission aujourd'hui assurée par Barkhane puisse se poursuivre, et faire en sorte que nos soldats puissent être soutenus autant qu'il est nécessaire -je sais que c'est le cas, dans toute la France», a souligné l'ancien chef de l'Etat devant la presse en marge d'un déplacement à Brest.
«S'il n'y avait pas l'opération Barkhane aujourd'hui, ces forces terroristes qui ont été certes très entamées, qui ont été réduites dans leur influence, continueraient d'agir et menaceraient la sécurité de toute l'Afrique de l'Ouest», a-t-il insisté.
«Je mesure chaque jour la responsabilité que j'ai prise car c'est une décision lourde que d'envoyer des soldats à l'extérieur de nos frontières pour une mission extrêmement difficile», a-t-il reconnu.
«Treize soldats tués, je peux me dire, c'est à partir de ma propre décision, donc j'ai plus que ma part de responsabilité et ça pèse sur les consciences», a-t-il ajouté.
«S'il n'y avait pas eu l'opération que j'ai moi-même déclenchée le 11 janvier 2013, tout le Mali aurait été occupé par les terroristes islamistes et pas seulement le Mali, toute l'Afrique de l'Ouest, aurait été ainsi déstabilisée», a-t-il plaidé.
«Des efforts doivent être engagés, et pas simplement par la France, l'Union européenne, les pays partenaires d'Europe doivent prendre conscience que c'est aussi leur sécurité qui est en cause», a mis en garde l'ancien président de la République.
L'un des anciens Premiers ministres de Hollande, Bernard Cazeneuve a estimé sur LCI que la lutte contre le terrorisme était «un combat au long cours» qui «implique que les Africains soient en situation de prendre le relais (...) et l'Europe en capacité d'affirmer davantage une ambition diplomatique et une capacité d'intervention, ce qui n'est pas le cas du tout aujourd'hui, et on peut le regretter grandement».
M. Cazeneuve a par ailleurs reproché à Jean-Luc Mélenchon de «convoquer sur tous les sujets sérieux l'outrance la plus grande», après l'appel du chef de file de la France insoumise à quitter «au plus vite» le Mali.