Les plus grandes banques d'investissement américaines mettent en garde contre la chute du dollar en 2020

L'intérêt des investisseurs pour les actifs américains chutera brusquement en 2020. Le dollar ne fera pas exception et subira une dévaluation, avertit la banque d'investissement Morgan Stanley. Les pronostics de la Bank of America ne sont pas plus rassurants.
Sputnik

Cette année, le marché boursier américain a affiché une dynamique impressionnante - l'indice boursier S&P 500 a dépassé la barre des 3100. Cependant, selon Morgan Stanley, le marché repartira bientôt à la baisse et d'ici fin 2020 le S&P 500 reviendra à 3000.

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Les perspectives du dollar ne sont pas non plus très positives. Selon les prévisions de la banque d'investissement, sa chute constituera l'une des principales tendances de l'année prochaine.

«La monnaie américaine sera touchée par le ralentissement de l'économie dans le pays, la reprise de la croissance en dehors des États-Unis et la réduction de l'afflux des investissements de portefeuille», indiquent les analystes de Morgan Stanley.

Le changement de la politique de la Réserve fédérale (Fed) aurait également un impact.

«Donald Trump exige constamment que la Fed affaiblisse le dollar et adopte des taux négatifs, ce qui réduira fortement le rendement des actifs en dollars», indique Hans Redeker, principal stratège monétaire de Morgan Stanley.

Donald Trump a de nouveau fait pression sur le président de la Fed Jerome Powell en exigeant du régulateur de baisser davantage le taux.

«Le taux directeur est trop élevé par rapport aux autres pays - nos concurrents. En réalité, les taux chez nous doivent être plus bas par rapport à tous les autres. Un dollar trop fort nuit aux producteurs et à la croissance!», a écrit le chef de l’État américain sur Twitter.

Cette année a été observé un afflux significatif d'investissements étrangers dans la monnaie américaine. Depuis janvier, l'indice du dollar reflétant sa valeur par rapport aux principales monnaies mondiales a augmenté d'environ 4,9%.

Mais le cap sur la baisse des taux engagé par le régulateur depuis juillet force les investisseurs à chercher un plus grand rendement sur d'autres marchés. Ainsi, d'ici fin 2020, l'indice du dollar passera de 97 points actuellement à 81, prédit la Morgan Stanley.

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Autre facteur: l'Europe, le Japon et la Chine investissent de moins en moins sur les marchés financiers mondiaux, ce qui diminue la demande pour le dollar.

«Les États-Unis connaissent un déficit du budget et du compte des transactions courantes - l’État a besoin d'acheteurs d'obligations. Quand vous créez de la dette, il faut que certains veuillent l'acheter. Ce n'est pas simple si l'accessibilité globale du capital chute fortement», soulignent les experts de la banque d'investissement. Il est de plus en plus difficile de financer le déficit budgétaire, qui a atteint presque 1.000 milliards de dollars.

Un immense déficit

La société américaine Jeffries met en garde: un sursaut du déficit budgétaire est envisageable prochainement à cause de la présidentielle de 2020. Il y a des craintes que l'écart déjà colossal entre les recettes et les dépenses augmente fortement avec l'arrivée au pouvoir d'un nouveau président. Selon les analystes, cela pourrait plonger le dollar dans une longue période d'affaiblissement.

«En fin de compte le résultat sera le même: des dépenses démesurées du gouvernement. Si le marché prenait conscience que l'état des finances publiques était proche du stress suite aux actions du président suivant, le dollar faiblirait à court terme», précise Jeffries.

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La baisse du dollar par rapport au yen, à l'euro et à la livre en 2020 est également prédite par la Bank of America. Selon cette dernière, l'euro augmentera jusqu'à 1,15 dollar (1,1 dollar actuellement).

Une autre grande banque d'investissement, Goldman Sachs, indique dans la revue Global Macro Outlook que la croissance modérée de l'économie américaine et la faible activité économique en Chine prémunissent encore contre des «grandes ventes» du dollar, mais qu'à long terme des changements sont inévitables.

«Une reprise plus stable dans la zone euro, la réduction significative des taxes sur les importations de Chine et la baisse du taux par la Fed sont des risques évidents qui pourraient pousser le dollar à la baisse», indique le texte.

Comme l'expliquent les analystes de Goldman Sachs, les plus grandes craintes sont suscitées par le dollar «international», qui reflète son rôle en tant que monnaie de réserve mondiale. L'accélération de la croissance économique mondiale l'an prochain exercera une forte pression à la baisse sur ce dernier. La banque s'attend à une «baisse modérée» du cours - de 1,5-2%.

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