En prime, la France et l’Italie, tout comme la Belgique et l’Espagne ont vu leur dette publique pointée du doigt. Il faut dire qu’au regard des statistiques d’Eurostat, ces quatre pays sont les seuls des 28 à n’avoir pas su réduire leur endettement ces dernières années. Des États que Pierre Moscovici «invite à poursuivre des politiques budgétaires prudentes». Si contrairement à ses trois voisins, la France était parvenue à faire stagner sa dette publique entre 2017 et 2018, elle atteindra les 99,2% en 2019, flirtant dangereusement avec le seuil symbolique des 100% du PIB.
Le seuil est certes symbolique, mais il n’en témoigne pas moins du déséquilibre des finances publiques françaises. Dans le système actuel, la France vit au-dessus de ses moyens et les États européens ayant franchi le seuil d’un endettement à trois chiffres ont tous fini par passer par la case «crise économique et financière», avec les restructurations de dette, mesures d’austérité imposées par des organismes étrangers et privatisations massives qui vont avec.
Or, on nous l’a suffisamment rabâché au cours de la dernière décennie, la France n’est ni la Grèce ni Chypre, elle est bien trop grosse pour être renflouée. La faillite d’un État? Bien que difficilement appréhendable par nos concitoyens, un tel scénario n’a rien de fantasmagorique, même pour une économie du «Nord». 71 États ont fait défaut entre 1975 et 2006, comme le rappelait Le Figaro, qui rappelait au passage que la France avait déjà fait faillite… 8 fois au cours de sa longue histoire, la dernière en 1812. Et pour renflouer un État, les options sont peu nombreuses :
«Il faut être très clair par rapport à la dette, vous avez deux solutions pour qu’on arrive à la payer, soit c’est l’impôt –et donc ça, la France est championne du monde– soit ce sera un jour taper sur l’épargne. C’est l’un ou l’autre, vous n’avez pas 36 solutions»,
Quoi qu’il en soit, ce coup de semonce de la Commission européenne tombe particulièrement mal à quelques jours du début d’un mouvement social de grande ampleur contre la réforme des retraites ou encore pour demander une revalorisation des moyens financiers alloués à l’hôpital. Des revendications qui coûteront cher, si le gouvernement devait céder, sans même prendre en compte des mesures concédées par le gouvernement pour tenter de calmer la grogne des Gilets jaunes. Mesures se chiffrant à 17 milliards d’euros.