Dimanche 24 novembre, Attac France, les Amis de la Terre et l’Union syndicale Solidaires publient ensemble un rapport sur la plus grande multinationale du monde, avec 865 milliards de dollars de capitalisation boursière, qui expose au grand jour les conséquences dramatiques de l’activité d’Amazon en termes de fiscalité, d’écologie, de conditions de travail et d’impact sur les territoires.
Évasion fiscale
Au terme de ce rapport, en 2017 le chiffre d’affaires réel d’Amazon en France aurait été de 3,9 milliards d’euros contre un chiffre d’affaires déclaré de 1,67 milliard, signifiant que 57% de son chiffre d’affaires seraient dissimulés.
Selon Raphael Pradeau, porte-parole d’Attac, «non seulement cela a des impacts négatifs sur les recettes fiscales de l’État, mais cela contribue à renforcer la position dominante d’Amazon vis-à-vis de ses concurrents, qui payent en proportion de leur activité davantage d’impôts».
«À partir d’août, Amazon a créé des filiales dans les différents pays d’Europe et elle a continué à utiliser d’autres mécanismes d’évasion fiscale. En France, par exemple, la multinationale continuait à facturer les trois quarts de ses services d’autres pays sur l’exercice 2015 et la moitié en 2017 (selon des estimations prudentes)», signale le rapport.
Et d’ajouter: «Comme si cela ne suffisait pas, la filiale française payait des sommes colossales pour utiliser la marque détenue… par une filiale luxembourgeoise. Autrement dit, Amazon se facturait ses propres services pour diminuer son résultat sur le sol français».
Impact sur l’écologie
Le rapport signale que les activités de transport, le stockage de données, l’hébergement de millions de sites web par Amazon Web Services, le traitement des déchets électroniques et la fabrication des 15 milliards de produits vendus sur le site génèrent de très lourds impacts environnementaux.
Trois millions de produits neufs détruits en France
D’après les calculs de ses auteurs, Amazon Web Services a émis à lui seul 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l’équivalent des émissions du Portugal. Les pratiques de la firme occasionnent un gaspillage considérable: trois millions de produits neufs ont été détruits par Amazon en France en 2018.
Impact sur l’emploi
Amazon développe sa présence en France en faisant travailler majoritairement des personnes ayant des contrats précaires, notamment en intérim, qui s’épuisent dans des entrepôts gigantesques. En mesurant l’impact net d’Amazon sur l’emploi aux États-Unis où la multinationale est implantée depuis plus longtemps, on constate que pour un emploi créé par Amazon, deux emplois sont détruits.