Un cortège d’ex-Whirlpool, Gilets jaunes et lycéens manifeste à Amiens pendant la visite de Macron

D’anciens salariés de l’usine Whirlpool, mais aussi des Gilets jaunes, des lycéens et des militants ont manifesté à Amiens dans le cadre de la visite de Macron. Certains ont tenté de rencontrer le Président.
Sputnik

De retour dans sa ville natale, Emmanuel Macron a pour but de casser son image de Président «déconnecté», selon Le Monde. Alors qu’il ne doit se rendre que vendredi 22 novembre sur le site de l’usine Whirlpool, une petite centaine de personnes, parmi lesquelles des anciens salariés de l’usine, ont tenté, dans le calme, de le rencontrer la veille. Ils étaient accompagnés de Gilets jaunes, de lycéens et de militants CGT et Sud-Solidaires, a rapporté Ouest-France.

Vers le milieu d’après-midi, le cortège de manifestants a tenté de se rendre à la citadelle d’Amiens, site de l’université, où était attendu le Président, mais s’est retrouvé bloqué par les forces de l’ordre. Ils souhaitaient des explications sur le projet de reprise de Whirlpool par WN, soutenu par le gouvernement. Mais l’entreprise, après un an d’activité, a été placée en redressement judiciaire en juillet dernier, menant au licenciement de 138 personnes.

«On s'est fait avoir. C'était ni plus ni moins qu'une mascarade entre le gouvernement, une multinationale comme Whirlpool et un repreneur véreux comme Nicolas Decayeux [le patron de WN, ndlr]. On nous a roulés dans la farine, c'est honteux», a déclaré un ex-salarié de l’usine à RTL.
Emmanuel Macron hué à l’usine Whirlpool d’Amiens (vidéo)

L’échec de la reprise de Whirlpool

En janvier 2017, Whirlpool avait annoncé la délocalisation de ses activités en Pologne, menant à la fermeture de l’usine d’Amiens, rappelle Ouest-France. Dans l’entre-deux-tours des élections présidentielles, Emmanuel Macron était déjà venu rencontrer les salariés de l’usine de sèche-linge et lave-linge, où 280 emplois étaient menacés, et leur avait promis un plan de reprise.

En mai 2018, l’entreprise est rebaptisée WN. L’État a versé 2,5 millions d’euros et Whirlpool sept millions afin de relancer l’activité de l’usine. Mais à la suite du faible nombre de commandes, le chiffre d’affaires n’a pas été à la hauteur des attentes, et l’entreprise a été finalement liquidée en juin 2019.

«C'est moi qui ai demandé à les voir. Parce que je suis venu en campagne à un moment où ils avaient peur pour leur avenir. Je leur ai tenu un langage de vérité. [...] Et comme eux j'y croyais. Comme eux j'ai été déçu», a déclaré Emmanuel Macron au Courrier Picard, mercredi 20 novembre.

Discuter