La France, «centre du design et de la mode», hôte du prochain Congrès international d’artisanat russe?

Artisanat d’art et «créativité industrielle» au féminin à l’honneur à la Représentation commerciale russe, qui a réuni une vingtaine de femmes autour de ces thèmes en marge du Forum des femmes pour l’économie et la société. Sputnik a suivi cette rencontre entre dirigeantes de fondations culturelles et meneuses des projets.
Sputnik

En marge du Forum des femmes pour l’économie et la société (Women’s Forum for the Economy & Society, WEFCOS), qui se tient à Paris du 20 au 22 novembre, la représentation commerciale russe a accueilli une table ronde sur le thème de la «créativité industrielle» des deux pays. La Fondation Innosocium, une plateforme sociale de la Fondation Roscongress, un institut de développement hors secteur financier et organisateur d’évènements internationaux, a réuni des femmes russes et françaises, à la tête d’initiatives dans le domaine artistique et créatif.  

«Nous sommes fiers de l’identité russe, qui est la base de notre existence, assure à Sputnik Elena Marinina, directrice de la Fondation Innosocium, d’autant plus que les manifestations de sa diversité à travers le territoire sont surprenantes. L’un de nos objectifs est de mettre en avant les créateurs russes dans le cadre des évènements internationaux».
La France, «centre du design et de la mode», hôte du prochain Congrès international d’artisanat russe?

L’Innosocium cherche à faire connaître les traditions locales et nationales russes à l’international, ce qui le pousse à «catalyser des contacts» entre créateurs russes et professionnels du domaine à l’étranger. Notamment en France, vue comme «le centre du design et de la mode», la directrice de la Fondation Innosocium accomplit son rôle en tant que «créatrice de plateformes pour la communication» entre décideurs dans les sphères économiques ou politiques et «initiateurs de nouvelles tendances créatives, classiques ou modernes», afin de «structurer un soutien systémique de l’État» russe et «chercher de nouvelles filières pour développer l’artisanat d’art russe», un domaine richissime qui possède un potentiel énorme».

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Deux ans d’audit sur l’expérience internationale dans ce domaine et la tenue le 16 novembre dernier du IVe Congrès international d’artisanat avec des créateurs, des industriels, des artistes dans le cadre du VIIIe Forum culturel international à Saint-Pétersbourg, ont permis de «trouver une approche commune» et de comprendre la nécessité d’un «nouveau souffle dans le domaine de la créativité industrielle» et, pourquoi pas, d'un nouveau lieu pour le prochain Congrès d’artisanat, en France.

Les participantes de la table ronde parisienne définissent «l’industrie créative» comme un domaine d’activité à multiples facettes: cela peut être une fabrique importante qui assure de l’emploi pour une ville entière, un petit atelier d’artisanat en province ou encore un groupement de travailleurs à domicile. Si les statistiques officielles donnent un chiffre de «300.000 employés dans l’industrie créative», nos interlocutrices souligne que quand on comptabilise tous les travailleurs indépendants du domaine, «ce chiffre peut être multiplié par dix».

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Pour combiner la créativité débordante des jeunes designers contemporains aux contraintes des artisans-exécuteurs, Gulnaz Kadyrova, la vice-ministre russe de l’Industrie et du Commerce, se bat contre les deux problèmes: «des attentes parfois surdimensionnées des créateurs» et «l’approche démodée des fabricants». Mais une issue à ce combat est possible: on pourrait faire réapparaître, dans le cadre de la nouvelle loi sur l’artisanat, une tradition russe du compagnonnage free-lance avec une législation pour les artisans et la protection de la propriété intellectuelle. Ça donnerait un coup de pouce à l’auto-entrepreneuriat.

«Nous sommes certains que des créations contemporaines qui utilisent des technologies historiques d’artisanat sont attendues sur le marché international», a conclu Gulnaz Kadyrova.
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