À l’occasion de l’avant-première russe du film «La Belle Époque», de Nicolas Bedos, Fanny Ardant, qui y tient le rôle de «Marianne», a été interviewée par le média en ligne Meduza. En dehors du film, l’actrice française est revenue sur le féminisme et le mouvement #MeToo.
L’actrice de «La Femme d’à côté» affirme ne pas apprécier le mouvement #MeToo, lancé en 2017 et qui s’est rapidement propagé sur le Net. Elle estime qu’il s’agit d’un mouvement basé sur la délation, et dit préférer faire confiance à la justice, ajoutant que le manque de confiance dans la justice signifierait la fin de la démocratie.
La réalisatrice indique détester quand la presse lynche sans preuve, affirmant que c’est même dangereux et que les médias ne peuvent jouer le rôle de juge. Selon elle, tout cela engendre la peur d’être exclu de la société. De tels mouvements où les gens vivent dans la peur, comme le maccarthysme, proviennent souvent des États-Unis, a-t-elle souligné.
Sa vision du féminisme
Fanny Ardant se rappelle qu’elle appartient à une génération dans laquelle le mouvement féministe s’est développé. Elle a grandi dans un milieu d’hommes, entre son père, son grand-père, son oncle et ses frères, et indique les avoir toujours tenus en estime et n’avoir jamais perçu l’homme comme un ennemi.
La réalisatrice du «Divan de Staline» admire Simone Veil, la politicienne israélienne Golda Meir, l’écrivaine Marguerite Duras ou encore mère Teresa. Même si ses choix peuvent paraître féministes, elle souligne qu’elle ne partage pas les gens selon leur sexe, car ils sont avant tout des gens.
Fanny Ardant ne veut pas se voir coller l’étiquette féministe, mais se décrit plutôt comme libre et contradictoire. C’est la raison pour laquelle elle n’a jamais rejoint un parti politique, a-t-elle affirmé à Meduza.
La Belle Époque
La comédie dramatique «La Belle Époque» est sortie le 6 novembre en France et sortira le 28 novembre en Russie. Fanny Ardant y joue Marianne, la femme de Victor (Daniel Auteuil), un sexagénaire qui accepte la proposition d’une entreprise recréant fidèlement les souvenirs de son passé. Il décide de revivre la rencontre avec sa femme, en 1974.