Dans le but de trouver un nouveau traitement pour améliorer le métabolisme, des chercheurs américains et allemands sous la direction de Vishwa Deep Dixit, professeur de médecine comparée et d'immunobiologie à la Yale School of Medicine, ont découvert pourquoi la graisse du ventre augmentait avec l'âge, est-il écrit dans les pages de la revue scientifique Cell Metabolism.
L’équipe de Vishwa Deep Dixit a constaté que les cellules immunitaires nécessaires au processus de combustion des graisses, appelées macrophages, étaient toujours actives, mais leur nombre global diminuait à mesure que la graisse du ventre augmentait avec le vieillissement.
Des travaux antérieurs en laboratoire ont révélé qu’il se passait aussi quelque chose d’autre. Les cellules B adipeuses de la graisse du ventre ont proliféré de manière inattendue chez les animaux, contribuant ainsi à accroître l'inflammation et le déclin métabolique.
Qu’est-ce qui prédispose au diabète?
«Ces cellules B adipeuses sont une source unique d'inflammation. Normalement, les cellules B produisent des anticorps et se défendent contre l'infection. Mais avec le vieillissement, l'augmentation du nombre de cellules B adipeuses devient dysfonctionnelle et contribue à la maladie métabolique», estime M.Dixit.
Selon ce dernier, quand leur fonctionnement est correct, certaines cellules B s’agrandissent au besoin pour protéger le corps contre les infections, puis se contractent jusqu’au niveau initial. Mais avec le vieillissement, ils ne se contractent plus dans la graisse du ventre.
«Cela prédispose un animal au diabète et à un dysfonctionnement métabolique, comme une incapacité à brûler les graisses», relève le scientifique.
À quoi est due une expansion continue de cellules B adipeuses?
Et d’émettre l'hypothèse que cette expansion continue pourrait être due à une espérance de vie accrue, à savoir une poussée des cellules du corps au-delà de leurs limites évolutives.
«Plusieurs mécanismes dans le corps ne sont pas faits pour la longévité», rappelle M.Dixit.
Les chercheurs ont appris que les cellules B adipeuses se développent en recevant des signaux de macrophages à proximité. Parallèlement, ils ont découvert qu'en réduisant le signal macrophage et en éliminant les cellules B adipeuses, ils pourraient inverser le processus d'expansion et protéger contre une dégradation du métabolisme induite par l'âge.
«Cela pourrait donner lieu à d’excellentes possibilités de réaffecter des médicaments pour cibler ces lymphocytes B adipeux dysfonctionnels afin d’améliorer les résultats pour la santé et de se protéger contre les maladies métaboliques», relève M.Dixit.
Il ajoute qu’un médicament, la cytokine IL-1B, réduit l’une des petites protéines responsables de ce processus et est actuellement utilisé pour protéger contre les maladies cardiaques.
«Il est important d'étudier si la réduction de cette cytokine chez les personnes âgées peut réduire l'expansion des cellules B dans la graisse du ventre», signale le savant.
Et d’ajouter qu'il existait par ailleurs des médicaments d'immunothérapie qui neutralisent les cellules B dans certains cancers. Ceux-ci pourraient également être testés pour leur efficacité à réduire les maladies métaboliques chez les personnes âgées.