La séquence d’il y a un mois -où l’élu du Rassemblement national (RN) Julien Odoul avait apostrophé une mère voilée qui accompagnait une sortie scolaire au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté- est revenue sur le devant de la scène vendredi 15 novembre, lorsque le conseil s’est réuni en assemblée plénière, pour la première fois depuis la polémique. Et au cours de cette séance, Jérôme Durain, sénateur et conseiller régional Parti socialiste (PS), s’en est pris à l’élu du RN.
«Vous déroulez votre propos de manière insupportable, vous êtes les cadors des plateaux télévisés, les cadors des tribunes, mais sur le terrain, vous êtes des nains!»
Jérôme Durain a évoqué au passage les prises de position du RN au sujet des droits des femmes ou des personnes précaires, ainsi que les dossiers judiciaires ouverts contre le parti.
Séance orageuse
La vidéo de cette intervention a été largement partagée sur les réseaux sociaux, tout comme un autre enregistrement version de cet évènement, plus long mais diffusé en accéléré.
«Vous êtes forts ici, devant les micros, devant les caméras, pour faire des posts Facebook, pour faire peur à tout le monde, pour attiser l’incendie, pour inquiéter toujours et encore. Mais quand il s’agit de proposer des solutions […], il y a quoi? Il y a quoi? Il n’y a rien, M.Odoul! Il n’y a rien», a-t-il affirmé.
Julien Odoul n’a pas tardé à répliquer, notamment à Marwan Muhammad, l'un des organisateurs de la marche contre l’islamophobie.
Avant de s’en prendre à l’ensemble du Parti socialiste.
«L’espace d’une vidéo, le socialiste Jérôme Durain a trouvé le moyen d’exister en se faisant le relais nauséabond de l’islam politique», a-t-il écrit.
Revenant sur l’affaire de la mère de famille voilée, Julien Odoul a exprimé encore une fois son point de vue.
«On nous dit que cette dame était une maman, qu’elle a été humiliée et agressée. C’est la République et la laïcité qui ont été humiliées et agressées. Le Président de la République a lui-même reconnu que cette dame était une militante politique […] Le voile n’était pas souhaitable dans cette assemblée. 73% des Français considèrent que le voile n’a pas sa place dans notre pays», a-t-il rappelé, cité par les médias.
L’affaire de la femme voilée, accompagnatrice d'un groupe d'enfants venu assister à l'assemblée plénière, à qui Julien Odoul avait demandé de retirer son voile, avait suscité des remous au sein de la société. La presse avait publié à la mi-octobre un texte signé par 90 personnalités affirmant «haut et fort que le port du voile est le signe ostentatoire d'une compréhension rétrograde, obscurantiste et sexiste du Coran».