Pendant sa visite du site de maintenance des rames de métro de Paris, jeudi soir, Catherine Guillouard, la PDG de la Régie autonome des transports parisiens (RATP), a dû s’expliquer sur sa hausse de salaire de 50.000 euros après avoir été interpellée par un syndicaliste, rapporte Le Parisien.
«Est-ce que vous trouvez normal que le président de la RATP (63 000 salariés, 5,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires), dont la rémunération n'avait pas été revue depuis 2010, gagne moins que le patron de Keolis [filiale de transports en commun de la SNCF, ndlr]?», a argumenté Catherine Guillouard.
Une rémunération plafonnée
Le média signale qu’à la tête de la RATP depuis 2017, Catherine Guillouard a été reconduite cet été pour cinq ans. À cette occasion, l'État a augmenté de 50.000 euros son salaire fixe annuel, le passant ainsi de 300.000 à 350.000 euros. En y ajoutant la rémunération variable d'un montant de 100.000 euros maximum (liée à la performance de l'entreprise), le total passe de 400.000 à 450.000 euros – le plafond pour les entreprises publiques —, soit 12,5 % de hausse.
«La rémunération de la PDG de la RATP est totalement publique et colle à ce qui se pratique dans les entreprises publiques d'une manière générale», a expliqué le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
Une hausse inférieure à la moyenne à la RATP
La RATP a ajouté que la rémunération de la PDG n'avait pas été revalorisée depuis 2010 et ne connaîtra aucune évolution au cours des cinq prochaines années et que sur la période 2010-2019, la hausse de salaire de la PDG était «similaire voire inférieure à l'augmentation moyenne des salaires à la RATP».
Selon Le Parisien, la grogne sociale au sein de la RATP a été attisée par le projet de réformes des retraites du gouvernement. Après une première grève très suivie le 13 septembre dernier, plusieurs syndicats de l'entreprise, opposés à cette réforme, ont décidé de lancer un mouvement de grève illimitée à partir du 5 décembre.