La ville belge de Bruges, connue pour ses canaux et ses bâtiments médiévaux, est souvent qualifiée de Venise du Nord. Et tout comme la Venise «originale», elle risque de se retrouver ces prochaines années dans un secteur de fortes inondations. Toutefois, la situation n’est pas du tout la même pour les deux villes, a déclaré dans une interview à Sputnik le glaciologue Frank Pattyn, professeur à l'université libre de Bruxelles.
Frank Pattyn a fait remarquer que le risque énoncé dans les études était réel, ce qui ne signifiait pas pour autant que Bruges s’enfoncerait dans les eaux. En l’absence de mesures d’adaptation, ce risque pourrait se résumer d’ici à 2050 à des inondations annuelles, mais uniquement à condition d’une plus importante élévation du niveau de la mer.
Marée haute exceptionnelle à Venise
Évoquant la situation actuelle dans la cité des Doges, qui a été dévastée par des inondations record ayant contraint le gouvernement italien à décréter l’état d’urgence dans la ville, il a constaté que Venise différait de Bruges, car elle est régulièrement inondée au cours des dernières décennies.
Deux facteurs, l’élévation du niveau de la mer et l’enfoncement de Venise, ne font qu’aggraver les inondations, a encore souligné Frank Pattyn, affirmant que le risque irait croissant et exigerait de sérieuses mesures pour protéger la ville et ses environs.
Venise connaît ces derniers jours l’une des plus grandes inondations de son histoire. Ainsi, environ 80% de la ville, y compris la célèbre place Saint-Marc, sont inondés.
Le niveau de l’eau a atteint 187 centimètres, le plus haut niveau depuis 53 ans.