Analyste bosnien: «Le fait est que des individus qui ne sont pas des migrants s’infiltrent en Bosnie-Herzégovine»

Des dizaines de milliers de migrants quittent la Turquie et prennent la route dite des Balkans qui traverse la Grèce, l’Albanie, le Kosovo, la Serbie et la Bosnie-Herzégovine, étape privilégiée pour tenter d’accéder à la Croatie, membre de l’UE, ce qui n’est pas du tout facile. Un analyste bosnien fait part de sa préoccupation à Sputnik.
Sputnik

Des dizaines de milliers de personnes s’engagent dans la route migratoire dite des Balkans, reliant la Turquie aux pays d’Europe occidentale. Depuis 2018, malgré les murs de barbelés et les frontières fermées, les migrants tentent de traverser le corridor croate depuis la Bosnie-Herzégovine pour atteindre l’espace Schengen. Très peu nombreux sont ceux qui y arrivent, les frontières de la Croatie et de la Slovénie étant sévèrement gardées, a indiqué à Sputnik Dzevad Galijasevic, spécialiste bosnien des questions de sécurité et du terrorisme islamiste.

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Selon ses estimations, environ 20.000 clandestins se trouvaient actuellement en Bosnie-Herzégovine et les autorités ne s’intéressent même pas aux origines de toutes ces personnes.

«Ce sont pour la plupart des jeunes hommes agressifs qui se comportent comme des militaires. Ces sans-papiers ont chacun plusieurs portables sur eux. Ils viennent de la Turquie et s’arrêtent en Bosnie-Herzégovine, tout en évitant la Bulgarie et la Roumanie, qui sont toutefois membres de l’Union européenne et ont un régime plus souple à la frontière. Il leur serait plus facile d’y entrer qu’en Croatie depuis la Bosnie-Herzégovine», affirme l’expert.

Il suppose que l’objectif du déplacement de ces individus consiste justement à rester en Bosnie-Herzégovine.

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«Je crains que leur objectif ne soit beaucoup plus dangereux qu’on ne le pense. Cela me rappelle les années 1990, quand Bill Clinton a gelé les conflits au Proche-Orient et ouvert des fronts sur les Balkans», note M.Galijasevic.

Selon l’expert, sans contrôler l’entrée sur son territoire, la Bosnie-Herzégovine accueille des «djihadistes» de la Syrie, et tout cela risque de mal finir.

«Le fait est que des individus qui ne sont pas des migrants s’infiltrent en Bosnie-Herzégovine», résume Dzevad Galijasevic.

La Bosnie-Herzégovine est un petit pays qui se trouve sur la route migratoire dite des Balkans, reliant le Proche-Orient, l’Asie centrale et l’Afrique du Nord aux pays d’Europe occidentale. Cette route est devenue de plus en plus populaire ces trois dernières années après que d’autres pays de la région ont fermé leurs frontières.

La Croatie a également pris de nombreuses mesures ces derniers mois multipliant les reconduites à la frontières de migrants interpellés. Par conséquent, ces derniers sont très nombreux à rester coincés en Bosnie-Herzégovine dans des campements saturés où les conditions de vie sont des plus sommaires.

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