Le Président bolivien Evo Morales, 60 ans, et son vice-Président, Alvaro Garcia Linera, ont annoncé leur démission ce dimanche 10 novembre, expliquant cette décision par le désir d'éviter les violences dans le pays.
«Nous démissionnons pour que nos frères et sœurs, les fonctionnaires, ne soient pas sujets aux attaques et menaces», a indiqué M.Morales dans une allocution télévisée, prononcée avec M.Linera.
Rejetant la responsabilité de la situation qui s'est créée dans le pays sur l'opposition, il a en outre espéré que la protestation cessera dès ce soir.
En vertu de la constitution du pays, après la démission du Président, c’est le vice-Président qui aurait dû occuper ses fonctions. Avec la démission de ce dernier, elles passent au président du Sénat, puis à celui de la Chambre des députés si celui-ci se désiste.
La présidente du Sénat, Adriana Salvatierra, a démissionné peu après l’annonce du départ du Président, selon le journal Deber, alors que le président de la Chambre des députés, Victor Borda, avait quitté son poste à quelques heures de l'annonce de la démission de M.Morales.
Selon le journal Pagina 7, qui se réfère à l’armée de l’air argentine, l’avion transportant l’ancien Président Morales a demandé l’autorisation de traverser l’espace aérien argentin. D’après le média, l’appareil a décollé de l’aéroport international d’El Alto.
Situation en Bolivie
Les protestations en Bolivie ont éclaté le 20 octobre et se poursuivent depuis ce jour et ce, après la publication des résultats de la présidentielle. Selon les données du Tribunal électoral suprême, c’est M.Morales qui a remporté le scrutin dès le premier tour. Toutefois, son principal rival Carlos Mesa a refusé de reconnaître les résultats.
Depuis le début de la protestation, près de 380 personnes ont été blessées.
Après que l’OEA a publié un rapport constatant que des fraudes avaient été commises lors de la dernière présidentielle en Bolivie, le Président de ce pays latino-américain a annoncé la convocation des électeurs pour un nouveau scrutin.