Macron nomme trois scénarios de développement pour la Russie

Dans son interview à The Economist, dans laquelle il annonce la «mort cérébrale» de l’Otan, Emmanuel Macron évoque trois options pour le développement de la Russie. Le modèle qui a le plus de chances de réussir selon lui implique un partenariat stable avec l'Europe.
Sputnik

Pour Emmanuel Macron, la Russie a devant elle trois modèles stratégiques de développement. Il a livré sa vision du pays dans une interview accordée au magazine britannique The Economist.

Comme première option, la Russie pourrait restaurer son statut de superpuissance en s'appuyant uniquement sur ses propres forces. Toutefois, selon le dirigeant français, cela sera «extrêmement difficile» à cause de ses faiblesses économiques et de sa population peu nombreuse. Parallèlement, il a précisé que les récentes erreurs des pays occidentaux avaient accéléré le cheminement de la Russie sur cette voie.

Macron illustre sa vision de la Russie devant Poutine en citant du Dostoïevski
Pour le Président de la République, le deuxième scénario est celui du modèle eurasiatique. Cependant, l’influence de la Chine dans la région déséquilibre ce projet.

La troisième et plus probable option, selon le Président français, est celle d’une «restauration d’une politique équilibrée avec l’Europe». Selon M.Macron, le développement de la Russie à long terme «ne peut être qu’un projet de partenariat avec l'Europe». Il regrette que Moscou perçoive désormais l’UE comme une dépendance des États-Unis depuis que l'Otan s’est approchée des frontières de la Russie. À l’avenir, selon le dirigeant français, cette position pourrait être révisée.

D’après le magazine britannique, M.Macron estime que le modèle de développement actuel de la Russie est instable en raison du rythme accéléré de son réarmement, ainsi que de ses problèmes démographiques et économiques.

«Mort cérébrale» de l’Otan

Dans la même interview accordée à The Economist et publiée jeudi 7 novembre, Emmanuel Macron a déclaré que l’Otan était en état de «mort cérébrale». Selon lui, l’Europe se trouve au «bord du précipice» et ne peut plus compter sur une défense militaire de la part des États-Unis. Il a fait état de la nécessité de se doter d’une autonomie stratégique européenne sur le plan militaire et d’entamer un dialogue stratégique avec la Russie, «sans naïveté aucune et qui prendra du temps.»

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