Un juge brésilien a autorisé vendredi la sortie de prison de l'ex-Président Lula, qui va être libéré après un arrêt rendu la veille par la Cour suprême, selon l'ordre de libération consulté par l'AFP. De nombreux soutiens de Lula da Silva se sont réunis ce vendredi 8 novembre près de la prison de Curitiba où l’ancien Président était incarcéré, attendant sa remise en liberté.
Plus d'un an et demi après son incarcération à Curitiba pour corruption, Luiz Inacio Lula da Silva, âgé 74 ans, est sorti à pied du siège de la police fédérale, embrassant chaleureusement des sympathisants et saluant la foule d'un poing levé, ont constaté les journalistes de l'AFP.
Dans son ordre de libération, le juge a expliqué qu'il n'y avait plus «aucun fondement pour l'exécution de la peine» en raison de la décision de la Cour suprême de mettre fin à une jurisprudence permettant l'emprisonnement dès une première condamnation en appel, même si tous les recours ne sont pas épuisés.
Comme les recours auprès d'instances supérieures prennent souvent des mois, voire des années, à être examinés, il ne risque pas de retourner en prison prochainement.
Même si cette option reste peu probable, un juge peut toutefois ordonner son emprisonnement «préventif» s'il considère que la liberté de l'ex-président peut porter préjudice à l'enquête, avec des destructions de preuves, par exemple.
Condamnation de Lula
Luiz Inacio Lula da Silva, qui a exercé la fonction de Président du Brésil de 2003 à 2010, a été condamné à neuf ans et demi en 2017 pour corruption, notamment pour avoir reçu un appartement de luxe situé en bord de mer de la part d’un groupe de BTP. En contrepartie, il a accordé à ce dernier des faveurs dans l’attribution de marchés publics.
En janvier 2018, sa peine a été alourdie jusqu’à 12 ans et un mois, après qu’il a été reconnu coupable dans une autre affaire de corruption.
Malgré les accusations, Lula a constamment clamé son innocence, en expliquant les faits par un complot dont il s’est dit victime. En avril 2018, il a commencé à purger une peine de huit ans et dix mois.