Les actes antisémites sont plus fréquents à Toulouse depuis la tuerie au collège juif Ozar Hatorah en 2012, a déclaré mardi 5 novembre Franck Touboul, président régional du Conseil représentatif des institutions juives (CRIF) lors de l’inauguration de l’allée Monsonégo-Sandler dédiée à la mémoire des victimes de la fusillade au collège dans le quartier Bonnefoy de la Ville rose.
«Nous sommes dans une flambée considérable. Toulouse est aujourd’hui une des places fortes de l’antisémitisme en France. Mes rabbins sont régulièrement insultés, sont obligés de faire des détours pour se rendre à la synagogue parce qu’ils savent que dans telle ou telle rue, ils risquent quelque chose, on leur crache dessus», constate M.Touboul cité par 20 Minutes.
Le responsable dit être souvent obliger de reloger des familles en raison d’un voisinage hostile.
«Je suis président d’une communauté qui est dans une phase de déclin. Ici 90% des jeunes juifs de Terminale partent, ils ne projettent pas d'avenir en France», affirme M.Touboul dont les propos ont été diffusés par les médias.
«C’est une disparition programmée sur plusieurs décennies, 20 ans, 30 ans, pas plus. Je ne vois pas comment les choses peuvent changer. Il y a antisémitisme ordinaire, du quotidien qui rend la vie très compliquée. Il ne peut pas y avoir de police derrière tous les juifs», estime-t-il.
Plus de 80 actes antisémites en quatre mois en 2019
Selon Dominique Alzéari, procureur de la République de Toulouse, un groupe local de lutte contre la discrimination, qui a été mis en place le 1er mars pour signaler les faits à un magistrat du parquet, a recensé plus de 80 actes antisémites de mars à juin: insultes, agressions ou vandalisme.
Tueries de Toulouse et de Montauban
Le 19 mars 2012, Mohammed Merah, Français d'origine algérienne, ouvre le feu devant le collège juif d’Ozar Hatorah à Toulouse. Il abat Jonathan Sandler, rabbin et professeur d'hébreu âgé de 30 ans, ses deux jeunes fils, Gabriel, 3 ans, et Aryeh, 6 ans, ainsi que Myriam Monsonégo, 8 ans, la fille du directeur de l'école.
Le «tueur de Toulouse» filme ses meurtres et publie les enregistrements sur Internet. Le 22 mars 2012, Merah est tué dans son logement lors de l'assaut de la police, après plusieurs heures de siège. Selon le ministère français de l'Intérieur, il revendiquait appartenir à Al-Qaïda*.
En septembre, trois allées du parc Niel à Toulouse ont été renommées en hommage aux trois victimes militaires du terroriste.
*Organisation terroriste interdite en Russie