L’appel mardi 30 octobre de l’Association pour la résistance à l’extractivisme (AREX) à la résiliation de la convention tuniso-française sur l’exploitation des salines, qui date de 1949, a créé une polémique sur une supposée mainmise de la France sur les ressources naturelles du pays. Ainsi, dans un entretien accordé au quotidien arabophone Assabah, l’ambassadeur de France à Tunis Olivier Poivre d’Arvor a réagi, affirmant que «ce qui se dit par une petite minorité est un pur mensonge» et «n’attente en rien aux relations historiques entre les deux pays».
«En ce qui concerne les ressources naturelles, je peux affirmer en tant qu’historien et anticolonialiste que nous avons parcouru depuis 1956 un long chemin dans ces relations», a-t-il dit, avant d’ajouter que «la France n’exploite pas ces ressources, bien qu’il y ait évidemment des intérêts français».
Réponse à l’appel de l’AREX
Lors d’une conférence de presse à Tunis mardi 30 octobre, l’AREX a appelé à la résiliation de la convention tuniso-française sur l’exploitation des salines qui date de 1949, année où la Tunisie était encore sous protectorat français.
Par ailleurs, Me Hanen Khmiri, membre de l’Union islamique internationale des avocats, a évoqué la correspondance adressée par le chef du gouvernement Youssef Chahed à son homologue français portant sur la révision de la convention avec la Compagnie générale des salines de Tunisie (Cotusal). Selon elle, M.Chahed s’est contenté de dénoncer le contenu des clauses liées au renouvellement automatique de la convention, ce qui ne constitue en rien une demande claire de résiliation.
«Cet appel à la révision des clauses prouve que l’État tunisien reconnaît la légitimité du contrat avec Cotusal, et affirme la validité de ses clauses», a-t-elle affirmé.
Il a également souligné que «ce qui se dit par une petite minorité est un pur mensonge, ce sont des informations fallacieuses».
Et de préciser que «Cotusal est une société tunisienne et la France a une participation dans son capital». «Ce n’est pas la Cotusal qui est aujourd’hui le problème, mais c’est la Tunisie qui a terminé l’accord avec elle il y a un an», a-t-il poursuivi.
L’Arex, qui a également dénoncé l’extraction illicite en Tunisie par les multinationales des matières premières comme le pétrole, le gaz, les richesses forestières et agroalimentaires, a annoncé sa décision de saisir les autorités pour mettre un terme à la surexploitation des richesses naturelles du pays, et faire abroger cette convention.