Plus d’un an après les débuts de l’affaire Benalla, l’ex-employé de l'Élysée se focalise sur le développement de sa compagnie Comya en Afrique, fondée en 2018. Ses parents étant d’origine marocaine, il dit ressentir des sentiments forts envers le continent africain et raconte, dans une interview à Financial Afrik, son parcours des rêves de l’enfance jusqu’au poste de chargé de mission de l'Élysée, et la suite.
«C’est une chance et une fierté d’être originaire de ce continent [l’Afrique, ndlr], une fierté de participer à son développement et à son essor», avoue ce fils de professeur à Oujda, au Maroc.
Développement du secteur de la sécurité en Afrique
En Afrique, Alexandre Benalla souhaite notamment appliquer sa «compréhension des enjeux» relatifs à la sécurité, à la sûreté, à la cybersécurité et à l’intelligence économique et stratégique, ainsi que la «capacité d’aborder les marchés avec une démarche spécifique», en coopérant avec les acteurs locaux. Sa société de conseil et de sécurité Comya Group, créée au Maroc et ambitionnant de devenir un «géant sur l’axe Europe-Afrique», «a pour vocation d’être un intégrateur global de différents métiers de la sécurité en accompagnant les entreprises et les organisations», explique le fondateur.
Sécurité vs «barbouzerie»
Parmi les obstacles dans le secteur de la sécurité sur le continent, l’ex-chargé de mission de la présidence française cite le psychologique, soulignant que «c’est aussi une affaire de capacité économique», alors que le reste «relève du fantasme».
«La plupart des observateurs confondent sécurité et barbouzerie. La gestion de la sécurité n’est pas délimitée à la garde présidentielle et n’est pas non plus une affaire de mercenaires. C’est un secteur économique dynamique qui a besoin d’évoluer dans la transparence tout en n’oubliant pas ce sans lequel il n’a pas sa raison d’être: la confidentialité. Certes, l’exigence de la confidentialité concerne tous les secteurs, mais il doit être encore plus strict dans le domaine de la sécurité», explique Alexandre Benalla.
Rêve d’«escorter la voiture présidentielle»
Se souvenant de son enfance, l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron confie avoir rêvé «comme tous les gosses, de devenir super-héros. À 12 ans, mon projet d’avenir était formé: escorter la voiture présidentielle».
Or, s’il a côtoyé le Président de près, aujourd’hui Benalla dit n’avoir «plus aucune relation ni avec le Président ni avec son entourage»:
«Après, il y a le respect que j’ai toujours pour la personne, le souhait qu’il réussisse dans sa mission. Emmanuel Macron a la vertu de la jeunesse et le courage des ambitieux. Et je sais pour avoir travaillé à ses côtés, qu’il a une grande ambition pour la France», résume-t-il.