Près de 15 millions de Français sont mal logés, selon la Fondation Abbé Pierre

Un an après l’effondrement de deux immeubles à Marseille, la Fondation Abbé Pierre appelle de nouveau le gouvernement à adopter un véritablement plan pour le logement en France. Son rapport de 2019 indique que 15 millions de personnes sont concernées par la crise du logement dans l’Hexagone.
Sputnik

La Fondation Abbé Pierre a invité le gouvernement à mettre en place un «plan de lutte contre l’habitat indigne en 10 ans». Selon son rapport de 2019 sur l’état du mal-logement, environ 15 millions de Français sont touchés par la crise du logement.

«Ce que l’on peut dire, c’est qu’aujourd’hui, il y a une nouvelle prise de conscience collective sur le fait que des centaines de milliers de personnes, dans des territoires très différents en France, vivent dans des logements indignes, insalubres ou dangereux pour leur santé», déplore Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, dans une publication du 4 novembre sur le site de la Fondation.

En janvier, la Fondation Abbé Pierre avait interpellé le gouvernement afin de proposer un «plan Marshall» qui pourrait permettre de «sortir de l’indignité 60.000 logements chaque année», mais «les réponses n’ont pas été à la hauteur des enjeux». Ainsi, elle dénombre encore 600.000 logements indignes dans l’Hexagone.

Les chiffres de la Fondation, dans son rapport annuel, indiquent que près de quatre millions de personnes sont «mal logées», dont plus de 200.000 sans domicile ou dans une habitation de fortune. 12 millions sont en «situation de fragilité», éprouvant des difficultés à payer le loyer, la facture énergétique ou en situation de surpeuplement dans le logement.

«La fiscalité est sans nul doute un levier à mobiliser pour lutter contre l’habitat indigne», poursuit le délégué général. Selon lui, le gouvernement envoie des signaux contradictoires, puisqu’il prévoit 3,8 milliards d’économies sur le budget du logement en 2020 en affectant principalement les aides personnelles au logement et le logement social.

«Il est donc impératif, à côté de la mise en œuvre d’un plan national de lutte contre l’habitat indigne, de recentrer socialement l’ensemble de la politique du logement et le budget de la nation qui lui est dédié», a-t-il conclu.

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Le cas de Marseille

Le 5 novembre 2018, à la suite de l’effondrement des deux immeubles de la rue d’Aubagne, dans le centre de Marseille, qui avait fait huit morts, la cité phocéenne avait alors procédé à une évacuation massive par mesure de précaution. Un an plus tard, toutes les personnes évacuées n’ont pas encore été relogées. «Des milliers de personnes ont dû quitter leur logement. Mais beaucoup vivent encore à l’hôtel faute de réponse adaptée», a indiqué à Ouest-France Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre.

La Fondation a appelé les candidats aux élections municipales, qui auront lieu en mars prochain, à prendre des engagements concrets en matière de logement, dénonçant l’augmentation du nombre de personnes sans domicile ou contraintes de vivre dans des logements insalubres. Encore 100.000 Marseillais vivraient encore dans des taudis, selon la Fondation, citée par l’AFP.

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