«La ville a changé, mais en pire puisque, maintenant, des tas de rues sont barrées par des murs de béton qui protègent éventuellement la chute d’autres immeubles. […] Mais la ville n’a pas changé en termes de réhabilitation et de rénovation, malgré tous ces immeubles qui en ont besoin. Tous les mois, il y a des évacuations d’immeubles», témoigne Karine Bonjour, dont le livre Rue d’Aubagne, récit d’une rupture est sorti le 6 novembre aux Éditions Parenthèses.
Son ouvrage présente notamment des textes, des dessins et des photos. Interrogée sur son message à l’antenne d’Europe 1, elle explique qu’elle raconte Marseille à partir du 5 novembre, date du drame, et au cours des six mois qui ont suivi.
Et de pointer que rien ne se passait pour les personnes qui ont été délogées. Elle explique qu’elles circulent «d’hôtel en hôtel».
«On peut faire comme si cette foule d’invisible n’existait pas, comme le fait facilement la ville de Marseille. Mais on peut aussi vivre avec elle, et voir qu’elle est désespérée.»
Et d’attirer l’attention sur le fait que le maire de la ville, Jean-Claude Gaudin, restait toujours en fonction un an après la catastrophe.
«Le fait que Jean-Claude Gaudin soit toujours maire ne dérange personne sur place, ni dans les institutions politiques nationales, ni dans son propre parti. Les élus désignés comme étant propriétaires de logements insalubres sont toujours en poste. Oui, c’est sidérant, mais c’est la République française telle qu’elle se déguise à Marseille», conclut-elle.