La Chine déverse dans ses eaux côtières des centaines de millions de mètres cubes de déchets, dont la majorité revient au fleuve Yang-Tsé et à la rivière des Perles, deux zones industrielles majeures sur la côte est de la Chine. Le gouvernement chinois s’applique à corriger la situation, ayant débloqué, rien que pour cette année, 7 milliards de yuans pour nettoyer les eaux des fleuves et des rivières, a déclaré à Sputnik Zuo Jian’e, professeur à l'université Tsinghua.
«La Chine fait beaucoup pour nettoyer les eaux usées entrant dans les mers par les fleuves, y compris par la modernisation des équipements des installations d’épuration», a détaillé le spécialiste.
Il reconnaît toutefois que les écologistes expriment leur préoccupation par le fait que la Chine, désireuse de nettoyer ses propres rivières, déverse à la place des quantités de plus en plus importantes de déchets dans les mers.
En effet, dans ses tentatives de protéger les rivières et d’améliorer l’environnement des villes, le gouvernement chinois se voit contraint de transférer des zones industrielles vers la côte.
Selon Zuo Jian’e, l’un des objectifs majeurs des autorités consiste aujourd’hui à faire en sorte qu’au moins 73% des eaux de la baie de Bohai, l’une des voies navigables les plus fréquentées et les plus polluées du pays, ne soient plus dangereuses pour l’homme et les animaux.
La Chine est le plus gros producteur et exportateur de produits en plastique, représentant environ 30% du total mondial. Selon son ministère de l’Écologie et de l’Environnement, l’année dernière, on y a trouvé en moyenne 24 kg de déchets flottants pour 1.000 mètres carrés d'eau de surface, dont 88,7% en plastique.
Cela ne signifie pas pour autant que la Chine puisse être tenue pour responsable d’une crise génératrice de pollution des océans, les conditions générales dans les eaux côtières chinoises s’améliorant de plus en plus. L’Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et le Vietnam déversent dans l’océan plus de produits en plastique que le reste du monde réuni.
Par ailleurs, pour ne plus être la première destination mondiale du recyclage, Pékin a banni début 2018 l’importation de plastiques et de plusieurs autres catégories de déchets qu’elle recyclait jusqu’alors.
En janvier 2019, le ministère chinois de l'Écologie et de l'Environnement a annoncé un schéma expérimental pour faire passer 10 villes au «niveau zéro de déchets», parmi lesquelles Shanghaï constituera le projet pilote.