L’Algérie a consommé plus de la moitié de ses réserves d’hydrocarbures

60% des réserves d’hydrocarbures de l’Algérie ne sont plus, a annoncé à l’Assemblée nationale le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab. Il a attiré l’attention sur la nécessité et l’urgence de l’adoption du nouveau projet de loi qui vise à remédier à cette situation.
Sputnik

En plein débat sur le nouveau projet de loi sur les hydrocarbures, le ministre algérien de l’Énergie Mohamed Arkab a déclaré mardi 29 octobre devant la Commission des affaires économiques à l’Assemblée populaire nationale (APN) que «60% des réserves initiales d’hydrocarbures du pays étaient épuisées». Il a précisé que cette situation résultait de la hausse de la consommation locale et de l’exportation, selon l’Algérie Presse Service (APS).

«Il y a plusieurs facteurs qui nous imposent d’adapter la loi sur les hydrocarbures aux normes internationales en vigueur», a-t-il dit, indiquant que la hausse de la consommation nationale avait dépassé les 7%.

«Le destin commun du Maroc et de l’Algérie a modelé les sentiments mutuels de fraternité»
Le responsable a mis en garde contre le déficit structurel qui sera engendré entre l’offre et la demande à l’horizon 2025-2030, qui «impactera certainement nos engagements envers les clients étrangers en ce qui concerne les contrats d’exportation du gaz dont les principaux seront renouvelés en 2019 et 2020».

La nécessité de la nouvelle loi sur les hydrocarbures

Ainsi, M.Arkab a défendu son nouveau projet de loi sur les hydrocarbures qui selon lui améliorera les conditions d’investissement, sur le plan fiscal et juridique.

Il s’agit «d'encourager et de renforcer le partenariat visant l’intensification des efforts d’exploration et l’augmentation des réserves du pays de façon à assurer la sécurité énergétique à long terme et les ressources nécessaires à la croissance socio-économique», a-t-il expliqué.

Dans ce sens, le ministre de l’Énergie a souligné que ce projet «vise également à répondre aux besoins du marché national à long terme […] ainsi qu’à préserver les parts de Sonatrach [la Société nationale des hydrocarbures, ndlr] sur le marché mondial à travers la hausse de sa production».

Un partenariat gagnant-gagnant basé sur l’investissement, le challenge qu’Alger et Tunis se sont fixé
Auparavant, Mohamed Arkab avait annoncé que la nouvelle loi sur les hydrocarbures avait été élaborée en concertation avec les grandes entreprises internationales, ce qui a déclenché une polémique dans le pays. Afin de rassurer les Algériens, le responsable a insisté sur le fait que la loi avait pour but «le partage des risques induits par l’exploration avec des partenaires détenant des capacités technologiques et financières». Il estime que ça permettra « le renforcement de la place de Sonatrach en tant que principal acteur dans les activités de l’amont pétrolier et la transformation des hydrocarbures».

​La Sonatrach tire la sonnette d’alarme

Face à la difficulté d’augmenter les réserves et la production en hydrocarbures du pays, la Sonatrach a officiellement fait savoir au gouvernement l’«urgence» de promulguer une nouvelle loi afin de redynamiser ses activités en partenariat avec les entreprises étrangères.

Les flux de touristes entre la Tunisie et l'Algérie ont atteint plusieurs millions en 2019
Le communiqué conclut que le recours au partenariat étranger constitue un choix «stratégique» pour l’Algérie, qui vise le partage des risques liés à l’activité exploration et le bénéfice des apports technologique et financier nécessaires à la relance de l’activité.

Mohammed Arkab avait déjà confié que l’une des raisons qui avaient poussé le gouvernement à réviser cette loi était le faible taux d’exploration pétrolière enregistré ces dernières années par rapport à l’objectif fixé. Il a ainsi rappelé que sur un total de 67 sites d'exploration, qui font l’objet d'appels d'offres internationaux depuis 2005, il n'a été enregistré à ce jour que 19 offres et 13 contrats signés.

​Le projet de loi de finances 2020 affirme que l’Algérie fera face à une baisse de ses recettes de 8,3% et ce malgré une hausse de 5,3% de la fiscalité ordinaire. Cette baisse globale s’explique par le fait que le gouvernement table sur un recul de la fiscalité pétrolière en 2020, principale source de devises pour le pays. Ceci intervient sur fond de la décision du gouvernement d’abandonner le recours à la planche à billet qui a permis de maintenir l’économie du pays en activité depuis novembre 2017

Discuter