En plein débat sur le nouveau projet de loi sur les hydrocarbures, le ministre algérien de l’Énergie Mohamed Arkab a déclaré mardi 29 octobre devant la Commission des affaires économiques à l’Assemblée populaire nationale (APN) que «60% des réserves initiales d’hydrocarbures du pays étaient épuisées». Il a précisé que cette situation résultait de la hausse de la consommation locale et de l’exportation, selon l’Algérie Presse Service (APS).
«Il y a plusieurs facteurs qui nous imposent d’adapter la loi sur les hydrocarbures aux normes internationales en vigueur», a-t-il dit, indiquant que la hausse de la consommation nationale avait dépassé les 7%.
La nécessité de la nouvelle loi sur les hydrocarbures
Ainsi, M.Arkab a défendu son nouveau projet de loi sur les hydrocarbures qui selon lui améliorera les conditions d’investissement, sur le plan fiscal et juridique.
Il s’agit «d'encourager et de renforcer le partenariat visant l’intensification des efforts d’exploration et l’augmentation des réserves du pays de façon à assurer la sécurité énergétique à long terme et les ressources nécessaires à la croissance socio-économique», a-t-il expliqué.
Dans ce sens, le ministre de l’Énergie a souligné que ce projet «vise également à répondre aux besoins du marché national à long terme […] ainsi qu’à préserver les parts de Sonatrach [la Société nationale des hydrocarbures, ndlr] sur le marché mondial à travers la hausse de sa production».
La Sonatrach tire la sonnette d’alarme
Face à la difficulté d’augmenter les réserves et la production en hydrocarbures du pays, la Sonatrach a officiellement fait savoir au gouvernement l’«urgence» de promulguer une nouvelle loi afin de redynamiser ses activités en partenariat avec les entreprises étrangères.
Mohammed Arkab avait déjà confié que l’une des raisons qui avaient poussé le gouvernement à réviser cette loi était le faible taux d’exploration pétrolière enregistré ces dernières années par rapport à l’objectif fixé. Il a ainsi rappelé que sur un total de 67 sites d'exploration, qui font l’objet d'appels d'offres internationaux depuis 2005, il n'a été enregistré à ce jour que 19 offres et 13 contrats signés.
Le projet de loi de finances 2020 affirme que l’Algérie fera face à une baisse de ses recettes de 8,3% et ce malgré une hausse de 5,3% de la fiscalité ordinaire. Cette baisse globale s’explique par le fait que le gouvernement table sur un recul de la fiscalité pétrolière en 2020, principale source de devises pour le pays. Ceci intervient sur fond de la décision du gouvernement d’abandonner le recours à la planche à billet qui a permis de maintenir l’économie du pays en activité depuis novembre 2017