Une élection qui signe l’échec du libéralisme en Argentine?
«Le triomphe du binôme Fernández-Kirchner en Argentine est la réponse d’un peuple conscient [...]; c’est la réponse à l’échec du gouvernement du Président Macri, qui est l’échec des tendances idéologiques qu’il représente [...], l’échec des thèses du Fonds monétaire international», a taclé la députée équatorienne Lira Villalba, membre du mouvement révolutionnaire des citoyens (gauche) au micro de Sputnik Mundo.
Peu avant l'élection, le spécialiste de l'Amérique latine Christophe Ventura, directeur de recherche à l’IRIS, détaillait les raisons selon lui de l’échec du programme de Mauricio Macri, sur le plateau de Russeurope Express, l'émission de Jacques Sapir et Clément Ollivier sur Sputnik.
«En réalité, la politique de Macri est le fruit d’une mauvaise lecture de la situation historique dans laquelle il est arrivé au pouvoir en 2015. Il est arrivé avec un programme d’insertion néolibérale de l’économie argentine aux marchés internationaux: ouverture des marchés, politique fiscale zéro et stimulation des exportations pour faire rentrer du dollar. Tout cela n’a pas marché. Bilan cinq ans plus tard, la situation économique et sociale est bien pire que la situation qu’avait laissée son prédécesseur Cristina Kirchner.»
Les marchés financiers perplexes
Une chose est certaine, le retour du péronisme provoque déjà des remous. Selon des propos relayés par l’AFP, le Président brésilien Jair Bolsonaro a «regretté» l’issue du scrutin. «Je n’ai pas de boule de cristal, mais je pense que l’Argentine a mal choisi», a affirmé le Président ultralibéral à la presse brésilienne.
Les marchés, quant à eux, se montraient perplexes au lendemain de la victoire d’Alberto Fernandez. Et pour cause, le pays est fortement endetté et englué dans la récession. En effet, les investisseurs redoutent le retour au pouvoir des péronistes et donc de la mise en place de politiques interventionnistes, aux antipodes de celle menée par le Président libéral sortant Mauricio Macri.
Le Fonds monétaire international (FMI), par la voix de sa directrice générale, Kristalina Georgieva, s’est pourtant dit «impatient» de travailler avec la nouvelle administration.
Sans doute l’institution financière est-elle désireuse voir comment sera utilisé le prêt record de plus de 57 milliards de dollars qu’elle a accordé à l’Argentine voici quelques mois.
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